Photo : Archives. Le rôle de la diaspora des pays en développement dans le décollage économique, c'est l'étude que livre, avec des expériences intéressantes mais aussi des observations pertinentes, Invest-Med du réseau méditerranéen Amina qui s'occupe des questions de développement dans le bassin méditerranéen. Le rapport, publié il y a trois jours seulement, fait état, pour notre pays, de l'existence de «40 réseaux de compétences installés à l'étranger» plus exactement aux USA et en Europe et qui peuvent participer au développement de leur pays en apportant l'expertise, le savoir-faire, les compétences managériales. Car, comme l'a expliqué un responsable dans une des rencontres organisées autour de ce débat, «l'Algérie n'a pas besoin de transfert de fonds de leur part» mais de matière grise où il y a un déficit à combler.C'est un potentiel non négligeable que tous les pays essaient d'exploiter au mieux, d'autant plus qu'à une émigration classique de main-d'œuvre bon marché, aujourd'hui, les expatriés sont des compétences avérées dans tous les domaines.Les chiffres sur l'émigration internationale montrent que 54% des étudiants des pays arabes, par exemple qui partent étudier à l'étranger ne reviennent pas dans leur pays d'origine. Plus exactement ce sont 100.000 scientifiques qui partent chaque année des pays de la Méditerranée, dont l'Algérie, vers l'Europe ou les USA. Le rapport se fait plus précis lorsqu'il montre que «80% de la diaspora algérienne installée au Canada et aux Etats-Unis est composée de hauts diplômés». Il constate, cependant, que cela constitue «un gisement encore inexploité». Pourtant, il y a plusieurs institutions qui participent à l'effort de promotion, d'information, de mise en relation d'affaires, souligne le rapport qui se base sur «le travail sur le terrain» de ses experts. Pour ce qui est de l'Algérie, on peut citer le Conseil d'affaires algéro-US, le Business Concil, le Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles… En 2010, les scientifiques algériens ont créé The Algerian Start Up, une initiative qui regroupe les professionnels des TIC installés dans la célèbre Sillicon Valley, aux USA, ainsi qu'en Europe. Elle organise chaque année ce qu'on appelle une «competition business», un concours d'affaires ou encore des opérations de coaching en faveur des jeunes entrepreneurs innovants. L'Algérie a commencé à s'intéresser de plus en plus à ses compétences installées à l'étranger durant les années 90, période qui coïncide avec une plus grande ouverture économique. En 1995, une grande conférence sur la diaspora algérienne fut organisée. Cette conférence annuelle sera rééditée en 1996 et en 2009. On passe à la vitesse supérieure en créant le premier Conseil consultatif de la communauté nationale à l'étranger et ce dans un but de mobilisation des compétences. 143 Business Plan d'Algériens souhaitant démarrer une activité en Algérie ont pu être identifiés. En 2011, il est prévu une autre édition tendant à sérier les projets en attente. Si pour certains pays, la diaspora constitue une source de financement, souvent de leur budget, en Algérie, ce ne sont pas les fonds qui manquent, la bataille du développement a besoin d'expertises, d'idées, d'initiatives managériales. On estime que le redéploiement de la diaspora aujourd'hui est possible puisque un environnement nouveau la favorise car pour les divers pays, la mobilisation de ces compétences peut constituer indéniablement «une chance de rattrapage pour leur développement économique».