L'implication du mouvement associatif dans l'élaboration, l'exécution et l'évaluation des programmes de développement reste «insuffisante» et ne traduit pas tout à fait dans la réalité l'importance du rôle d'intermédiaire social dévolu aux associations, estiment des responsables d'associations contactés par l'APS. Ces organisations déplorent, dans l'ensemble, le fait qu'on ne les associe pas assez aux prises de décisions, et demandent en conséquence que soit réhabilitée leur place dans la société en tant qu'espaces d'intermédiation, soulignant ainsi l'impératif de «réviser» la loi qui régit leurs activités. Elles estiment que la loi 90-31 du 4 décembre 1990 relative aux associations accuse un «retard» par rapport aux réformes réalisées et au développement économique et social dans le pays, et souhaitent que la révision prévue de la loi viendra notamment renforcer les missions et les moyens d'action du mouvement associatif. L'Algérie compte aujourd'hui plus de 80.000 associations agréées dont plus d'un millier d'associations à caractère national activant dans tous les domaines de la vie sociale et économique avec une prédominance du religieux, des activités de bienfaisance, du sport, et de la culture, selon plusieurs sources. Des associations caritatives, de quartier, scientifiques et professionnelles, de jeunesse, d'agriculture, de handicapés, complète le spectre associatif. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait insisté, dans son discours adressé à la nation du 15 avril dernier, sur l'importance de la réhabilitation de la place des associations dans la société «en tant qu'espaces d'intermédiation et de médiation entre les citoyens et les pouvoirs publics». «En attendant la révision prévue de la loi régissant l'activité des associations, j'appelle les organisations du mouvement associatif à intensifier les initiatives, dans le cadre de leur mission, en s'inscrivant dès à présent dans cette vision», avait souligné le chef de l'Etat dans le même discours. A cet égard, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), M. Mostefa Khiati, pense que l'activité des associations ne peut se concevoir qu'en «partenariat avec les structures publiques». Pour lui, les associations «ne trouvent pas, aujourd'hui, d'écoute au niveau des structures publiques», ce qui explique, dit-il, l'absence de coopération et de coordination. Il considère qu'au niveau local, la société civile devrait jouer un rôle important aux côtés des élus dans l'évaluation des activités des structures étatiques. M. Khiati déplore par ailleurs l'absence de critères pour faire bénéficier les associations de subventions de l'Etat, ainsi que «l'absence d'interlocuteurs chargés, au niveau des administrations, d'écouter au quotidien les préoccupations et les propositions exprimées par le mouvement associatif». Il propose d'intégrer dans la loi relative aux associations des articles facilitant leur activités en tant qu'interface entre les citoyens et les autorités. La révision de la loi sur les associations devrait, selon M. Khiati, définir les modes et les critères d'appui (subventions et aides matérielles) des pouvoirs publics destiné aux activités d'associations pour assurer, a-t-il souligné, «un maximum de transparence». S'agissant des subventions, il a recommandé aux institutions publiques de lancer des appels d'offres à partir des priorités en fonction de leurs budgets destinés aux associations et de leurs programmes annuels. Ces appels d'offres ouvriront aux associations la possibilité de bénéficier de subventions en fonction de l'impact de leurs activités sur le développement, qui devraient êtres suivies de rapports d'évaluation, a-t-il ajouté.