Abdelmadjid Sidi Said a formulé, hier, quatorze propositions visant à promouvoir et à protéger l'économie nationale. Dans son intervention lors des travaux de cette tripartite, le secrétaire général de la centrale syndicale a présenté ces propositions pour faire face à une situation où «les dirigeants des entreprises publiques considèrent qu'ils sont ligotés alors que les opérateurs privés estiment qu'ils sont marginalisés», une situation qui, dit-il, les place dans «des positions d'attente qui portent préjudice à un développement économique rapide». Selon M. Sidi Said qui s'est dit rassuré par «la sensibilité du chef de l'Etat par rapport aux questions touchant à l'entreprise et à l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens et des travailleurs en particulier», il faudrait d'abord valoriser et promouvoir la production nationale à travers des actions «prioritaires et durables». Parmi ces actions, figure l'actualisation de l'instruction de janvier 1997 du gouvernement portant sur la promotion de la production nationale, qui s'avère, selon l'UGTA, «de plus en plus d'actualité». Il s'agit ensuite de la relance du crédit à la consommation mais «exclusivement pour la production nationale», la relance des coopératives de consommation, la création de grandes surfaces de distribution des produits locaux en partenariat avec le secteur privé national afin de «venir à bout des spéculations qui rongent le pouvoir d'achat de la population», la constitution d'un réservoir d'emplois et mieux cibler les transferts sociaux de l'Etat . La réduction des taux de la TVA appliqués sur ces produits et l'interdiction définitive de l'importation de la «friperie» et autres articles de «bazar» destinés à la consommation sont aussi de mise, selon le patron de la centrale syndicale. «A chaque fois qu'un bateau débarque une cargaison de friperie, c'est une usine de confection qui est en difficulté», a-t-il déploré. Les autres propositions de la centrale syndicale sont l'instauration d'une TVA «plus lourde» sur les importations des produits manufacturés ou destinés à la revente en l'état, et l'aménagement des conditions de paiement de l'importation des matières premières et intrants destinés à la production nationale. Quant aux procédures d'octroi des marchés publics, l'UGTA propose de «réduire le recours systématique aux appels d'offres internationaux dans les secteurs où les entreprises algériennes sont compétentes». Elle suggère, notamment pour combattre les situations monopolistiques dans le secteur privé, la mise en place d'un «observatoire du commerce» auquel seront confiées les «missions de régulation et de contrôle». La mise en place d'un «couloir vert» pour les producteurs nationaux pour les opérations d'exportation hors hydrocarbures, l'octroi d'avantages significatifs aux porteurs de projets permettant une substitution à l'importation, l'incitation des banques commerciales à assurer des financements à long terme en recourant au Fonds national d'investissement (FNI)» sont des conditions aussi importantes pour la promotion de l'économie algérienne, selon l'UGTA. Développement des PME-PMI En outre, la centrale syndicale a mis l'accent sur le développement des PME-PMI, la promotion de la relation économique interentreprises et du dialogue social dans l'entreprise, la concrétisation de la dépénalisation de l'acte de gestion et sur une «lutte sans faille contre la bureaucratie». Il a été aussi recommandé l'exploitation des nouveaux axes autoroutiers, l'encouragement de la contribution des compétences universitaires au développement économique ainsi que l'initiation d'un cadre de concertation entre le ministère de la Formation professionnelle et les opérateurs économiques afin d'adapter les programmes de formation aux besoins des métiers notamment dans le BTPH. Evoquant enfin le 14eme point, celui des accords de libres échanges de l'Algérie, l'UGTA, tout en «saluant fortement l'initiative des pouvoirs publics d'évaluer et de reformuler les termes de ces accords», a appelé ses partenaires à «engager une action concentrée entre les différents secteurs et les opérateurs économiques pour réajuster à la fois le planning de démantèlement tarifaire ainsi que la liste des secteurs fragiles à protéger sur une plus longue période», et ce concernant les accords avec l'Union européenne (UE) et la Zone arabe de libre échange (ZALE). «Nous ne doutons pas un seul instant que les résultats de cette tripartite seront à la hauteur des attentes du monde de travail, et des préoccupations des opérateurs avec l'objectif central, communément admis, de faire de l'entreprise algérienne et donc de l'emploi, un vecteur principal du développement économique et social», a conclu M. Sidi Said.