Le chef de la diplomatie française a déclaré jeudi à Oran que l'Algérie est «un pays qui envisage son avenir avec beaucoup de confiance et de dynamisme». Au terme de sa visite de travail de deux jours en Algérie, il a déclaré : «Notre visite nous a permis de nous rendre compte que l'Algérie est un pays qui envisage son avenir avec beaucoup de confiance et de dynamisme». «Nous avons été agréablement surpris par les mutations que connaît la ville d'Oran et par sa population juvénile que nous avons rencontrée, qui se montre très ouverte, très positive, très engagée dans la vie associative et dans une forme de démocratie participative très vivante», a ajouté M. Alain Juppé. Il s'est également félicité des réformes engagées par l'Algérie notamment sur le plan politique. «Nous avons relevé, lors de nos entretiens avec les responsables algériens, la détermination de l'Algérie à poursuivre ces réformes», a-t-il souligné. Au sujet des relations bilatérales, M. Juppé a mis en exergue leur caractère particulier. «Trop souvent, il y a plus de passion que de raisons entre nos deux pays. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous sommes dans une période où, aussi bien sur le plan bilatéral que sur les grands dossiers internationaux, nous entretenons un dialogue marqué par la confiance et par une volonté de dialogue très constructive», a déclaré le ministre français. Il a également noté que l'accueil «très chaleureux», qui lui a été réservé, est «très significatif» et «reflète cette période de grande confiance». Auparavant, au Centre culturel français, l'hôte d'Oran s'est prêté à un échange de questions-réponses avec des étudiants en sciences politiques de l'université d'Oran. Questionné sur les thèmes de la mémoire et de la repentance de la France pour ses crimes commis durant la période coloniale, M. Juppé a souligné la nécessité pour la nouvelle génération de «regarder plutôt vers l'avenir afin de créer la solidarité entre nos deux peuples». Répondant à une question sur les accusations portées contre l'Algérie au sujet d'une prétendue aide accordée au leader libyen, le chef de la diplomatie française a réaffirmé que son pays «n'accorde aucun crédit à ces accusations», soulignant sa conviction que l'Algérie «respecte et applique scrupuleusement les résolutions de l'ONU au sujet de la Libye». M.Juppé a, d'autre part, rappelé la disponibilité de la France «à intensifier ses investissements en Algérie qui doivent être mutuellement profitables pour les deux parties», insistant sur le rôle des PME qui «peuvent saisir des opportunités d'investissement très importantes». Il a également réitéré la détermination de son pays «à accompagner la Tunisie et l'Egypte sur le plan économique» et «à encourager la solution politique pour le règlement du problème libyen dans le cadre d'une réconciliation nationale, une fois Kadhafi quitterait le pouvoir». Questionné sur le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), M. Juppé a reconnu que ce projet est actuellement «bloqué» en raison des multiples crises que connaît la région. «Il y a aujourd'hui une volonté de relancer ce processus. La nomination d'un nouveau SG de l'UPM montre notre détermination d'améliorer sa gouvernance», a-t-il précisé. M. Juppé, en visite de deux jours en Algérie à l'invitation de son homologue Mourad Medelci, a été reçu par le Président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika. Il a également eu plusieurs entretiens avec des responsables algériens dont le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia. A Oran, où il est arrivé en sa qualité de maire de Bordeaux, M. Juppé a été reçu à l'hôtel de ville par les élus locaux. Il a saisi cette opportunité pour souligner l'importance de coopération décentralisée, cadre dans lequel s'inscrit l'accord de jumelage entre les deux villes signé en 2003, «qui donne un caractère humain et de proximité aux relations bilatérales», a-t-il indiqué.