La demande en foncier pour l'urbanisation dépasse 5.000 hectares sur tout le territoire national, a indiqué hier le ministre de l'agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa sur les ondes de la radio nationale. Il y a une demande sur 5000 ou 6000 hectares pour l'urbanisation, sur tout le territoire national, que nous essayons de cantonner sur des terres de moindres valeurs agronomiques », a-t-il soutenu. L'Algérie sera, selon lui, obligée de sacrifier un peu de son or vert pour les besoins de son développement, a-t-il signifié pour motiver le changement de vocation des terres agricoles détournées pour les projets dits d'utilité publique. Le ministère de l'agriculture subit de plein fouet la pression qui pèse sur le gouvernement en matière de logements. La mesure décidée lors de la dernière réunion du Conseil du gouvernement est un mal nécessaire, si l'on en croit le ministre. « C'est une avancée dans le contrôle de distraction des terres. La loi de 2008 et celle de 2010, ont fixé le cadre dans le cadre dans lequel on peut distraire des terres de faibles potentialités agricoles pour éventuellement des équipements publics ou des constructions. C'est une procédure codifiée. Et puis, il y a toujours un équilibre à trouver dans le développement, a-t-il argumenté. « Il est clair que le ministère de l'agriculture ne souhaiterait à ce qu'aucune terre ne soit touchée, mais d'autre part il y a le développement qui exige à distraire des terres pour une autoroute, une construction ou autre », a-t-il insisté en précisant que l'essentiel est que ça soit fait de manière « rationnelle ». Les terres sacrifiées seront remplacées grâce au programme de mise en valeur, a-t-il assuré. « En Algérie, nous avons 49 millions hectares de terres à vocation agricole, dont 8,5 millions d'hectares de terres agricoles, 32 millions d'hectares de steppe où il y a des poches à valoriser, il y a également des terres du grand sud, où il y a de la mise en valeur qui est en train de se faire, dont le meilleur exemple est celui d'El Oued. Nous citons aussi les terres forestières. Et nous avons besoin de créer de nouvelles terres agricoles à travers la mise en valeur. De nouvelles zones sont donc entrain d'être créées. Et je tiens à réitérer qu'aucun hectare ne peut être enlevé sans passer par un certain nombre de procédures », a relevé Rachid Benaissa. Il a indiqué que d'ores et déjà 300000 hectares ont été dégagés pour être exploités par les agriculteurs dans le cadre du programme de mise en valeur. Le ministère ambitionne de ramener ce chiffre à 500000 hectares. Le ministre a rappelé que d'autres potentialités existent telles que les terres non exploitées détenues par des privées. « Nous incitons ces derniers à travailler ces terres, de les mettre en valeur, de les rendre productives et nous avons mis en place des dispositifs pour eux. Et nous avons eu de bonnes réponses sur le terrain » a-t-il souligné. Il a annoncé dans ce sillage qu'un grand travail est en train de se faire entre le ministère de l'habitat et celui de l'intérieur pour l'actualisation des PDAU (Plan du développement de l'Aménagement Urbain) « pour qu'on sache où on va et pour que ça se fasse d'une manière rationnelle. Des terres qui seront mise dans le PDAU, on sait qu'elles seront un jour urbanisées mais qu'il faudra en protéger une partie. Et ce qui est en dehors du PDAU, il ne faut pas le toucher ».