Pour le ministre, les lois de 2008 et de 2010 ont fixé le cadre dans lequel on peut distraire des terres de faibles potentialités agricoles afin d'y édifier des équipements ou des projets d'utilité publique. Le ministre de l'agriculture et du développement rural, Rachid Benaïssa, approuve la conversion des terrains agricoles, notamment les moins fertiles, en terres urbanisables, mesure examinée récemment par le gouvernement. Il qualifie cette décision d'“avancée dans le contrôle de la distraction” de ces parcelles. Pour le ministre, les lois de 2008 et de 2010 ont fixé le cadre dans lequel on peut distraire des terres de faibles potentialités agricoles afin d'y édifier des équipements ou des projets d'utilité publique. Les procédures étant codifiées, tout projet dans ce sens doit passer ainsi par l'Exécutif. Un décret dans lequel s'engage tout le gouvernement est donc promulgué pour l'entame des travaux de réalisation. “C'est un pas vers la rationalisation et la protection des terres”, affirme le Dr Benaïssa qui estime qu'il y a un équilibre à maintenir pour le développement du pays. Dans son for intérieur, le ministre souhaite qu'aucun mètre carré des espaces agricoles ne soit touché. Néanmoins, le développement auquel aspire le pays qui nécessite la construction des équipements publics indispensables tels que les autoroutes… contraint la tutelle à faire certaines concessions. Ces exceptions ne peuvent concerner cependant que les terres les moins productives. Car l'Algérie a besoin de plus en plus de terres rentables. L'Etat a même arrêté une stratégie visant à mettre en valeur les terres. Sur les 49 millions d'hectares (ha) de surfaces à vocation agricole recensés à travers tout le territoire national, 8,5 millions ha seulement sont agricoles. Le reste est composé de la steppe estimée à 32 millions ha où des poches sont à valoriser et des terres du grand-sud sur lesquelles des actions de mise en valeur sont déjà lancées tel que ce qui se fait dans la wilaya d'El-Oued. À cela, il y a lieu d'ajouter les terres de maquis. Les plans directeurs d'aménagement urbain (Pdau) que le ministre de l'habitat réactualise en collaboration avec son homologue de l'intérieur incluront certainement des terres agricoles qui seront un jour urbanisées. Le département de M. Benaïssa se fera, toutefois, un devoir d'en protéger une partie. Tout ce qui est en dehors du Pdau, souligne Rachid Benaïssa, au cours de son passage hier à la radio chaîne III, ne doit pas être touché. Une chose est sûre, le gouvernement a d'ores et déjà mis en place les critères de sélection des terres à urbaniser. Des programmes de mise en valeur des terres ont donné lieu à un portefeuille de 300 000 ha qui atteindrait 500 000 ha. Le privé est également sommé de valoriser ses terres qui sont jusque-là inexploitées dans le but de les rendre productives. Des dispositifs incitatifs sont à ce propos prévus à l'avantage des propriétaires. “Nous avons reçu un écho favorable dans ce sens sur le terrain. Une dynamique est engagée”, avoue le ministre. En revanche, de l'autre côté, il y a une demande de près de 6 000 ha pour l'urbanisation que “nous essayons de cantonner dans les terres de moindre valeur agronomique”, précise-t-il. Interrogé sur la situation des filières, il répond : “nous venons de vivre trois années de suite assez bonnes : 2009, 2010 et 2011. Les résultats enregistrés ne sont pas seulement dans la céréaliculture, mais également dans d'autres cultures comme la tomate et la pomme de terre.” Concernant les préparatifs du mois de ramadhan, le ministre indique que l'approvisionnement est fait durant toute l'année. “Pour le lait, la semoule et le pain on fait de sorte à ce que ces produits soient disponibles et en quantités suffisantes”, promet-il.