Le groupe allemand Linde Gas a investi 30 millions d'euros en Algérie en 2011. La filiale algérienne de ce groupe affiche des résultats appréciables pour l'exercice en cours. Ses ventes ont ainsi augmenté de 20% par rapport à l'année dernière. L'entreprise a été dernièrement secouée par une crise qui s'est traduite par une grève d'une partie de son personnel. Quelque 150 travailleurs avaient protesté contre le transfert d'une unité de production d'oxygène médical sise à Réghaïa (Alger) à la wilaya de Bouira le temps d'effectuer des travaux de rénovation et le licenciement de syndicalistes qui auraient dénoncé des dysfonctionnements au sein de l'usine. Une source proche de la direction soutient pour sa part qu'il s'agit d'une manipulation de certains agitateurs qui regrettent d'avoir perdu leurs privilèges suite à la privatisation de l'entreprise nationale des gaz industriels (ENGI) dont elle détient actuellement 66%. L'entreprise qui approvisionne les hôpitaux et les cliniques en gaz a choisi de communiquer ses performances pour démentir les allégations du syndicat affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le syndicat avait assuré que depuis la privatisation en 2007 de leur entreprise (66% pour la partie étrangère et 44% pour la partie algérienne), aucun investissement ni transfert de technologie n'ont été faits à ce jour au profit de leur entreprise. Le groupe allemand assure avoir investi la moitié de cette somme. Linde Gas fait également savoir qu'elle compte investir beaucoup plus que les 50 millions d'euros sur lesquels elle s'était engagée avec le gouvernement algérien. Selon un communiqué de cette entreprise, de nombreux projets sont réalisés. « Linde Gas Algérie projette de produire des gaz mélange qui sont aujourd'hui importés. Notre objectif est d'augmenter la production locale pour limiter l'importation et booster l'exportation », a affirmé à ce propos M.Pierre Chevallier Pdg de la filiale algérienne. Linde, a-t-on assuré, envisage également de recruter la main-d'oeuvre locale pour renforcer ses ressources humaines. C'est la deuxième fois que Linde est sous le feu de la rampe depuis qu'elle a acquis des participations dans la capital d'ENGI. En 2009, Elle a été dans le collimateur du gouvernement suite à de sérieuses perturbations en matière d'approvisionnement en gaz à usage médical des établissements hospitaliers. L'entreprise avait en fait subit de plein fouet les restrictions imposées sur certains produits chimiques utilisés dans la fabrication de bombes artisanales par les groupes terroristes. Une lenteur des procédures administratives ayant trait à l'octroi des autorisations de production et d'acheminement de certains gaz avait été à l'origine de pénuries qui avaient affecté le secteur de la santé. Avec la reprise de l'entreprise publique ENGI, Linde Gas dispose de 21 unités de production : cinq usines de protoxyde d'azote, quatre usines de production de CO2, 7 usines de production d'acétylène, 3 usines de séparation d'air (Reghaia, Skikda, Arzew), 1 usine de séparation d'air dans le cadre du partenariat entre l'Engi avant sa privatisation. Cet important outil de production a permis à Linde Gas Algérie de devenir numéro un des gaz industriels et médicaux dans le pays. Elle s'appuie sur un réseau de distribution composé de 51 dépôts et 9 unités centrales. Linde Gas Algérie a exporté, du reste, ses produits pour environ 800.000 euros vers la Tunisie et la Libye en 2009.