Les reproches du gouvernement algérien à l'égard de l'allemand Linde Gas, ne sont finalement qu'un fâcheux malentendu. "Les sévères critiques du ministre de la Santé durant l'été dernier, ne sont qu'un malentendu. Linde Gas tient à remplir ses obligations découlant de ses engagements contractuels", a précisé la représentante de Linde en Algérie, lors de la conférence de presse animée par la ministre déléguée de l'Economie, de l'Industrie, des Transports et des Technologies de Bavière, Mme Katja Hessel, au siège de l'AHK. "La part des exportations est de 2%", a-t-elle dit en guise de réponse au grief de négligence du marché national au profit de l'exportation des gaz industriel vers l'étranger. En effet, les pouvoirs publics estiment que Linde n'a pas respecté ses engagements contractuels, créant une tension sur l'approvisionnement des hôpitaux et les structures sanitaires en gaz industriel à usage médical. Le gouvernement a même menacé de re-nationaliser l'entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), cédée à l'allemand Linde Gas dans le cadre de la politique de privatisation des entreprises publiques. Ce dernier a acheté 66% du capital de cette société publique en s'engageant à investir 50 millions d'euros. Une menace d'autant plus persistante, après la promulgation de la loi de finances complémentaire pour 2010. L'Etat menace, en effet, de reprendre les actifs des entreprises privatisées pour non-respect des engagements du preneur. "Les actifs des entreprises privatisées peuvent être repris par l'Etat dans le cas où il est établi le non-respect des engagements souscrits dans la convention de privatisation", est-il précisé dans l'article 76 de la LFC 2010 qui est désormais en vigueur. A en croire sa représentante, Linde Gas Algérie n'a pas délaissé le marché national. L'entreprise continue, selon elle, de répondre aux besoins du marché national en gaz industriel. Ainsi, la crise entre le gouvernement et le géant allemand des gaz industriels n'est qu'une brouille, sans incidence, qui a connu un dénouement dans la sérénité. "Linde est le premier investisseur allemand en Algérie avec plus de 200 millions d'euros engagés dans le marché local", a affirmé la représentante de Linde, précisant qu'une usine de séparation d'une valeur de 20 millions d'euros est en cours de réalisation. Linde Gas Algérie, le numéro un des gaz industriels et médicaux dans le pays, compte investir 64 millions d'euros à l'horizon 2012 et 120 millions d'euros d'ici à 2015. La firme allemande est, pour rappel, présente en Algérie depuis les années 70 à travers sa filiale ingeniering. Elle a investi dans la construction de nombreuses usines de séparation d'air et travaillé dans le domaine du dessalement d'eau de mer avec l'ADE. Son chiffre d'affaires se situe à hauteur de 4,3 milliards de dinars. Il a enregistré un bond de 9,8% en 2009.