Des actions doivent être engagées pour une réelle protection des femmes contre toute forme de violence, a plaidé mercredi à Alger Mme Dalila Djerbal, membre fondatrice de l'observatoire des violences contre les femmes. «Il est indispensable que la sécurité de femmes soit assurée partout sur le territoire national», a souligné Mme Djerbal, qui s'exprimait dans le cadre d'une conférence de presse dont le thème était consacré aux violences faites aux femmes. La conférencière a relevé que des groupes d'hommes, sous prétexte de «moralisation» de la société, s'adonnent à des expéditions punitives contre des femmes, rappelant en guise d'illustration les évènements dont la ville de M'sila a été récemment le théâtre. «Pour d'aucuns, une femme, dès lors qu'elle vit seule, est une prostituée potentielle», a déploré l'oratrice, dénonçant le fait que certaines personnes se substituent à la justice, qui doit être la seule, a-t-elle insisté, habilitée à se prononcer sur des faits quelle qu'en soit la nature. Pour Mme Djerbal, il est impératif que l'Etat, à la faveur de lois, s'implique de manière énergique pour mettre un terme aux violences contre les femmes ou, à tout le moins, en atténuer les proportions. «Combien même des faits de prostitution sont prouvés, personne n'a le doit de faire le travail de la justice», a martelé Mme Djerbal. Elle a dénoncé, à ce propos, que des réseaux criminels profitent de la «vulnérabilité» de la détresse sociale de certaines femmes pour les exploiter. Avant de condamner le phénomène de la prostitution, il y a lieu, a-t-elle soutenu, au préalable, de mettre en place des politiques pour aider l'épanouissement des femmes sur le plan socio-économique afin qu'elles ne soient pas les victimes d'individus sans scrupules. Mme Djerbal a conclu son intervention en lançant un appel à la société civile à soutenir les associations oeuvrant pour la protection des femmes et la promotion de leurs droits.