Impossible de se combiner avec les souches de la grippe saisonnière, le H1N1 est, cependant, plus virulent que celles-ci. Les recherches et les études scientifiques afin de mieux cerner le virus H1N1 vont bon train. En effet, alors que les scientifiques craignaient qu'il ne «frappe» encore plus fort, ce virus responsable de la mort de centaines de milliers de personnes ne devrait finalement pas muter. Ce qui signifie qu'il ne devrait pas devenir plus virulent durant cette saison. C'est, en tout cas, ce qu'a prétendu une étude américaine menée sur des animaux et montrant que ce nouvel agent pathogène ne peut se «recombiner» avec les autres souches de la grippe saisonnière. Utilisant une sorte de petits mammifères carnivores appelés furets et déjà infectés par trois différents virus de la grippe, des chercheurs américains de l'université du Maryland ont observé que le virus H1N1 ne se combinait pas avec les deux autres souches virales de la grippe saisonnière 2009 pour former un super-virus. Selon les résultats de cette étude rendue publique le mois d'août dernier, le virus de la grippe porcine s'est, au contraire, imposé, écartant les autres souches. «Et cela en se reproduisant dans le corps des furets en moyenne deux fois plus rapidement», ont affirmé les auteurs de cette étude publiée dans la revue médicale Plos Currents. Cela implique clairement que le virus H1N1 se développe au détriment des autres souches. «Le virus H1N1 de la pandémie de grippe porcine prend clairement le dessus sur les deux autres principales souches de la grippe saisonnière 2009, et a toutes les caractéristiques d'un pathogène totalement adapté à l'organisme humain», a tenu à éclaircir le virologue Daniel Perez, principal auteur de ces travaux et directeur du programme agricole de prévention et de contrôle de la grippe aviaire basé à l'université du Maryland. Pour ce qui est de la virulence du virus de la grippe porcine, ce spécialiste a expliqué: «Je ne suis pas surpris que ce virus H1N1 soit plus virulent pour la simple raison qu'il est nouveau et que les sujets infectés n'ont pas eu le temps de développer une immunité, alors que les autres pathogènes plus anciens de la grippe se heurtent à une résistance immunitaire». Son confrère, le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, a conclu: «Les résultats de cette étude laissent penser que le virus H1N1 de la grippe porcine domine les virus de la grippe saisonnière et pourrait également être plus dangereux». Cependant, il a tenu aussi à prévenir contre les ravages de la grippe saisonnière. «Ces nouvelles données, bien que préliminaires, montrent la nécessité d'une vaccination contre la grippe saisonnière et la grippe porcine, cet automne et cet hiver», a-t-il estimé. Selon le responsable de cet Institut qui finance l'étude en question, certains des furets infectés avec le virus H1N1 de la grippe porcine et une des deux souches de la grippe saisonnière, à savoir la H3N2, ont présenté des symptômes grippaux respiratoires et intestinaux. En outre, les auteurs de l'étude ont estimé que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour déterminer si une telle co-infection et les symptôme multiples pourraient expliquer certains des décès attribués au nouveau virus. Ces chercheurs ont, également, observé que le virus H1N1 avait infecté plus profondément les systèmes respiratoires de certains animaux utilisés dans la recherche, y compris leurs poumons. Alors que les autres virus prédominants de la grippe saisonnière 2009 n'affectent que les voies nasales.