A. Nawel Fidèle aux résolutions prises lors du sommet de l'Union africaine (UA) à Syrte (Libye), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné, vendredi à L'Aquila (Italie), «la nécessité de revoir les modes de production agricole dans le monde et de promouvoir les règles de l'équité et de la transparence dans le fonctionnement du marché des produits alimentaires». Il a affirmé que «l'idée même de Révolution verte s'impose comme un passage obligé pour une sortie définitive de l'Afrique du cycle des crises alimentaires». Lors de cette réunion qui a regroupé l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement participant au sommet G8-Afrique, sur le thème «sécurité alimentaire mondiale», Abdelaziz Bouteflika a souligné que le problème central qui se pose est le manque d'investissement à long terme dans l'agriculture et dans le développement rural. Il a rappelé que la mobilisation de la communauté internationale face aux situations de famine en Afrique «a toujours été encourageante en tant qu'expression d'une conscience humaine outrageante». Et d'ajouter : «plusieurs fora mondiaux en ont débattu et de nombreuses initiatives ont été prises». Le chef de l'Etat, qui a rappelé également que des «ressources relativement importantes ont été mobilisées et d'autres plus conséquentes sont annoncées», saluant à cette occasion, «l'initiative du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique concernant le lancement d'un mécanisme de financement d'un montant de 15 milliards de dollars, destiné à soutenir les pays les plus touchés par les effets de la crise alimentaire mondiale». Le président Bouteflika a aussi indiqué que «les pays africains se sont également engagés à prendre toutes les mesures nécessaires pour augmenter la production agricole et assurer la sécurité alimentaire, en particulier à travers la mise en œuvre du programme promoteur et reconnu comme tel par nos partenaires, à savoir le programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique, plus connu sous l'acronyme CAADP». Bouteflika lance le SOS de l'Afrique Le président de la République a rappelé «l'exigence d'un appui solidaire» à l'Afrique, dans ce climat de crise globale. Il a aussi souligné «l'impact de la crise financière et économique internationale sur le continent, tant ce phénomène me paraît particulièrement symptomatique de la situation de vulnérabilité de l'Afrique aux contingences externes». «Cette réalité a une dimension profondément structurelle. Car, comment expliquer autrement que, à chaque crise qui affecte le monde, le continent africain se trouve le plus pénalisé ?», s'est-t-il interrogé. Le chef de l'Etat a souligné que «ces facteurs exogènes se traduisent par une détérioration des capacités de l'Afrique et une érosion de ses performances», ajoutant que ces contraintes, «source de légitime préoccupation pour les pays et les peuples africains», doivent interpeller les partenaires de l'Afrique. «Les engagements pris par le G8 en faveur de l'Afrique participent de la réponse à cette question et je dois exprimer, à cet égard, notre reconnaissance à nos partenaires qui ont tenu à réaffirmer la validité de leurs promesses», a-t-il dit, soulignant que «la priorité qui nous incombe donc consiste à nous assurer de la mise en œuvre rapide de ces même engagements». Le président de la République a relevé que les décisions prises par le G20, lors de son sommet de Londres, et qui visent à fournir davantage de financements au profit de l'Afrique et à renforcer le fonds de la Banque africaine de développement (BAD) «sont d'autres pas dans la bonne direction, surtout si elles sont suivies rapidement d'effet, notamment dans le volet des décaissement».