Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné, hier à L'Aquila (Italie), la nécessité de revoir les modes de production agricole dans le monde et de promouvoir les règles de l'équité et de la transparence dans le fonctionnement du marché des produits alimentaires. «L'idée même de révolution verte s'impose comme un passage obligé pour une sortie définitive de l'Afrique du cycle des crises alimentaires», a ajouté le chef de l'Etat, cité par l'APS. Bouteflika intervenait dans une contribution présentée en son nom par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors d'une réunion qui a regroupé l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement participant au sommet G8-Afrique, sur le thème «sécurité alimentaire mondiale». Le président de la République a affirmé à ce propos que le problème central qui se pose est le manque d'investissement à long terme dans l'agriculture et dans le développement rural. Et de rappeler que la mobilisation de la communauté internationale face aux situations de famine en Afrique «a toujours été encourageante en tant qu'expression d'une conscience humaine outrageante», ajoutant que plusieurs forums mondiaux ont été consacrés à ce sujet alors que de nombreuses initiatives y afférentes ont été prises. «Les avancées enregistrées au titre de la mise en place du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs sont, pour nous, un motif de satisfaction et font espérer que l'Afrique renoue avec une véritable logique de développement, contrecarrant la tendance à sa marginalisation dans le système des relations économiques internationales», a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat, qui a rappelé également que des ressources relativement importantes ont été mobilisées et que d'autres plus conséquentes sont annoncées, a salué, à cette occasion, l'initiative du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique concernant le lancement d'un mécanisme de financement d'un montant de 15 milliards de dollars. Lequel montant est destiné à soutenir les pays les plus touchés par les effets de la crise alimentaire mondiale. Le président Bouteflika a indiqué par ailleurs que «les pays africains se sont également engagés à prendre toutes les mesures nécessaires pour augmenter la production agricole et assurer la sécurité alimentaire, en particulier à travers la mise en œuvre du programme promoteur et reconnu comme tel par nos partenaires, à savoir le programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique, plus connu sous l'acronyme CAADP.» «A quelques mois de la Conférence de Copenhague, nous espérons que notre présente rencontre pourra constituer un rendez-vous susceptible de favoriser les éléments de consensus pour une prise en charge des besoins légitimes de l'Afrique, notamment en matière d'adaptation aux changements climatiques. L'importance et l'intérêt que l'Afrique accorde à cette revendication sont révélés par son engagement plein et entier dans le processus de négociation devant aboutir à un nouveau régime climatique mondial post-2012 et sa préparation sérieuse», a poursuivi Bouteflika tout en soulignant les maigres moyens dont l'Afrique dispose pour pouvoir «concilier efficacement les impératifs du développement et la nécessaire adaptation aux changements climatiques». M. C. Le G8 annonce 20 milliards de dollars contre la faim dans le monde Les huit pays les plus industrialisés, rejoints hier à L'Aquila (Italie) par d'autres Etats d'Afrique, se sont engagés hier à mobiliser 20 milliards de dollars sur trois ans pour lutter contre la faim dans le monde. Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, s'est félicité lors d'une conférence de presse que les pays les plus puissants du monde soient passés de la somme initialement proposée de 15 milliards à 20 milliards de dollars. Cet argent permettra, dira-t-il, d'accroître les investissements dans l'agriculture des pays en développement. Le président américain, Barack Obama, a qualifié, quant à lui, les entretiens de «très productifs», tout en demandant qu'il y ait moins de sommets internationaux à l'avenir. «Nous […] demeurons profondément préoccupés par la sécurité alimentaire mondiale, l'impact de la crise financière et économique et la flambée des prix des produits alimentaires de l'année dernière, qui touche les pays les moins à même de faire face à l'aggravation de la faim et de la pauvreté», indique une déclaration intitulée «Initiative de L'Aquila sur la sécurité alimentaire». Le G8 a, par ailleurs, donné deux mois à l'Iran, suspecté de développer un programme nucléaire militaire, pour répondre à une offre de dialogue de la communauté internationale. M. C.