Le développement socio-économique des régions enclavées de l'intérieur du pays, notamment celles des Hauts plateaux et du Grand sud, qui a été toujours une préoccupation majeure des pouvoirs publics, devrait amorcer une nouvelle dynamique à la faveur du lancement effectif de la concertation nationale autour du développement local. Cette concertation, animée par le Conseil national économique et social (CNES), a été entamée ce lundi à Tindouf lors d'une visite du président du Conseil, Mohamed Seghir Babes, et qui marquera à cette occasion le début des consultations locales devant aboutir avant fin 2011 à des assises nationales sur le développement local. L'Algérie a déployé ces dernières années d'importants efforts pour relancer le développement local, notamment dans les régions des Hauts plateaux et du Grand sud où les actions de l'Etat sont particulièrement orientées sur les grands projets d'infrastructures socio-économiques, ainsi que le désenclavement des régions de l'extrême sud. Dans ce sens, plusieurs projets d'envergures destinés à améliorer les conditions de vie des populations de ces régions sont programmés ou en cours de réalisation et s'ajouteront à ceux déjà réceptionnés notamment dans les secteurs de l'hydraulique et des travaux publics comme le transfert hydrique In Salah-Tamanrasset. Mis en service fin mars dernier, cet ouvrage, d'une longueur de 750 km, assure actuellement l'alimentation en eau potable (AEP) de près de 100.000 habitants de la ville de Tamanrasset en plus de plusieurs autres milliers d'habitants dans les localités environnantes avec une dotation journalière de 265 litres par personne. Certains projets comme la route transsaharienne, dont le dernier tronçon algérien reliant Tamanrasset à In-Guezzam sur 420 km a été inauguré en avril dernier, ont une portée internationale. Ce projet permettra ainsi le désenclavement de la zone frontalière et hissera la capitale de l'Ahaggar au statut de capitale régionale. Un projet similaire visant également à résoudre le problème d'AEP dans l'extrême sud de la wilaya d'Adrar est partiellement opérationnel et permet actuellement de répondre aux besoins de la population de Bordj Badji Mokhtar (800 km d'Adrar). Il s'agit d'un barrage ‘'inféro-flux'' (souterrain) destiné à capter les eaux d'oueds à Timiaouine, dans la capitale du Touat à 200 km au sud de Bordj Badji Mokhtar. Cette infrastructure porte sur la réalisation d'une réserve souterraine destinée à stocker les eaux et à les protéger contre l'évaporation provoquée par la température élevée dans la région. Toujours dans le sud, un programme spécifique de développement pour les régions frontalières des wilayas de Tamanrasset, Adrar et Illizi à l'extrême sud du pays est arrêté par le gouvernement. Un programme similaire au Sud Pour les pouvoirs publics, le programme en question vise une meilleure prise en charge des régions frontalières de l'extrême sud du pays. Dans ce sens, plus de 6,5 milliards DA sont déjà alloués pour financer ce programme au niveau des localités de Bordj Badji-Mokhtar et de Timiaouine (Adrar). Cette importante enveloppe sera destinée pour l'amélioration des conditions de vie des populations locales ainsi que le développement socio-économique de la région située prés des frontières algéro-maliennes. Un programme similaire a été annoncé pour In Guezzam au sud de Tamanrasset, alors que les régions frontalières de la wilaya d'Illizi bénéficieront également d'un programme de la même envergure. Une dizaine de chantiers sont ciblés par ce programme spécifique. Il s'agit des secteurs de l'eau, des travaux publics, l'électricité, l'éducation et la formation, la santé, le logement, l'agriculture, l'emploi et de la jeunesse. En outre, les programmes complémentaires pour le développement des régions du sud sont en cours d'élaboration, avec une enveloppe supplémentaire (hors budget alloué pour le programme 2010-2014) de quelque 17 milliards de DA. Ces chantiers sont inscrits dans le cadre du programme complémentaire de développement des régions du sud engagé depuis 2006, et auquel les autorités ont accordé une enveloppe supplémentaire de près de 1.270 milliards de DA (plus de 17 milliards de dollars) au titre du plan quinquennal 2010-2014. Un peu plus loin vers le nord, le projet hydraulique des plaines sétifiennes, en phase de réalisation, permettra, de son côté, d'améliorer la dotation en eau potable pour les populations d'une grande partie de la population des hauts plateaux au centre et à l'est du pays. Plusieurs autres projets similaires sont également prévus pour les cinq prochaines années, notamment celui d'El Golea vers Djelfa et le sud de Tiaret ainsi que l'utilisation de la nappe de Chatt El Gharbi dans la wilaya de Tlemcen pour les régions de Nâama et le sud de Sidi Belabes.