Cela fait 10 jours que le personnel navigant de la compagnie Aigle Azur est en grève. Ce lundi, ils étaient près de soixante-dix à manifester devant l'aérogare de l'aéroport parisien d'Orly. Les grévistes- 80 à 90%, selon les syndicats, seulement 17%, selon les chiffres de la direction- réclament une hausse des salaires qui n'auraient pas été augmentés depuis sept ans. «Nous réclamons une augmentation de 150 € par mois et le rallongement de la grille salariale. Mais la direction refuse de négocier», dénonce un délégué SNPNC (Syndicat national des personnels navigants commerciaux) cité par la presse française. Mais malgré cette grève, les avions d'Aigle Azur continuent de voler. Aucune modification n'a été apportée au programme des vols de la compagnie qui assure notamment la desserte de l'Algérie. Selon l'hebdomadaire français Marianne, «certains des employés grévistes seraient en effet déclarés comme étant en arrêt maladie» par la direction du personnel et remplacés par des CDD de très courte durée. D'autres contrats du même type seraient signés pour remplacer des personnes en congé maternité sur des vols sur lesquels elles n'étaient pourtant pas initialement prévues. De là à penser que la direction d'Aigle Azur prend ses salariés pour des buses... ». Ce conflit social est le deuxième problème que Aigle Azur, propriété de l'homme d'affaires algérien Arezki Idjerouidène, affronte en quelques semaines. L'été dernier, plusieurs vols de la compagnie entre la France et l'Algérie ont été annulés faute d'autorisations des autorités algériennes. Ces vols avaient en effet été programmés par Aigle Azur sans l'accord préalable de la Direction de l'aviation civile algérienne (DAC) qui dépend du ministère des Transports.