L'Algérie devrait économiser, au terme de l'année 2009, entre 1,5 et 2 milliards de dollars sur sa facture d'importation de céréales et de lait. C'est, en tous cas, ce qu'à annoncé Rachid Benaïsa, ministre de l'Agriculture, avant-hier, sur les ondes de la radio chaine III. L'Algérie a payé 7,82 milliards de dollars en 2008 et 4,49 milliards de dollars en 2007, sa facture de lait et de céréales, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). Les gains substantiels attendus cette année sont essentiellement dus aux effets conjugués de la chute des prix mondiaux des matières premières et de la production nationale de céréales qui a triplé en 2009 par rapport à l'année 2008, pour atteindre 61,1 millions de quintaux. Pour rappel, les prix du blé avaient dépassé la barre des 800 dollars la tonne en 2007 pour baisser à moins de 200 dollars à la fin du premier trimestre 2009. La facture d'importation de l'Algérie a augmenté de 41,71% en 2008 par rapport à 2007 pour atteindre 39,16 milliards de dollars. La facture des céréales, semoules et farines a doublé, passant de 1,98 milliard de dollars en 2007 à 3,98 milliards de dollars en 2008. Pour le lait et les produits laitiers, la facture s'est élevée à 1,29 milliard de dollars en 2008 contre 1,06 milliard de dollars en 2007, soit une hausse de 21,72%. La consommation nationale de lait s'élève à 3,5 milliards de litres de lait par an alors que la production peine à atteindre les 2,2 milliards. La facture d'importation devrait connaître, dès les prochains mois, d'autres baisses sensibles à la suite de la mise en application des mesures contenues dans la Loi de finances complémentaire pour 2009. Avant même la promulgation de cette Loi, la configuration des importations a connu un chamboulement certain. Ainsi, selon les chiffres publiés par le CNIS des Douanes Nationales, les importations de biens de consommation ont connu une nette diminution au premier semestre 2009 par rapport à la même période de l'année passée. Le tableau comparatif fait ressortir une augmentation des importations des biens d'équipements de 58%, soit une hausse de plus de 3 milliards de dollars US en valeur absolue. Il fait ressortir, également, une hausse de 3,85% concernant les biens destinés à l'outil de production, soit 219 millions de dollars US et des baisses respectives dans les groupes des biens de consommation alimentaires et non alimentaires de 21,04% et 42,89%. Cependant, pour l'heure, et en l'absence de statistiques et d'analyses fiables, les répercussions de la Loi de finances complémentaire 2009 sur les volumes de trafic générés par les ports algériens ne sont pas encore quantifiables, voire pas perceptibles. L'appréciation varie d'un port à l'autre. Un seul chiffre nous a été communiqué dans ce sens, celui concernant le port de Mostaganem qui a vu chuter son volume d'importation de 90.000 tonnes en juin 2009 à 65.000 tonnes en août.