La facture alimentaire de l'Algérie baissera cette année. C'est le ministre de l'Agriculture qui l'a affirmé, hier, sur les ondes de la radio chaîne III. Selon les estimations de Rachid Benaïssa, l'Algérie importera moins de 8 milliards de dollars comme c'était le cas en 2008.La baisse sera entre "1,5 à 2 milliards de dollars cette année ", a-t-il déclaré. C'est la résultante de deux facteurs, à savoir "la chute des prix du lait et des céréales sur les marchés internationaux et la bonne production cette année". Interrogé sur la flambée des prix des fruits et légumes qui perdure depuis des mois, le ministre de l'Agriculture impute cette situation au "circuit de commercialisation" qui nécessite une "organisation comme la réalisation de marchés de proximité et de gros ainsi que le renforcement du contrôle". Pour lui, "la problématique de la régulation est toujours posée " d'autant que "les maillions de toute la chaîne ne fonctionnent pas et un travail dans ce sens est indispensable". Pour illustrer ce dysfonctionnement, Rachid Benaïssa, a mis en avant les marges bénéficiaires inéquitables entre les différents intervenants comme les commerçants grossistes et détaillants qui prennent "60%, ce qui est énorme alors que les 40% restants reviennent aux agriculteurs". Il fera remarquer également que le principe de "l'offre et de la demande n'est pas encore respecté, plus grave les professionnels ne l'ont pas encore créé". Pourtant, ajoute le ministre, la production est "importante" mais le problème se situe au niveau du "comportement ". Le ministre de l'Agriculture, reconnaît au passage qu'il faut du temps pour que la situation se normalise. Un travail à long terme reposant sur "l'accompagnement des vrais professionnels, en créant par exemple les structures adéquates pour le développement du marché". Cependant, Rachid Benaïssa, estime qu'un "début de restructuration a commencé". Comme exemple, il citera la création des offices qui "ont donné leurs fruits, à l'instar de celui des céréales en attendant d'élargir les zones de production". Autre résultat positif, selon le ministre, a trait à la mise en place du système de régulation des produits de large consommation " Syrpalac " qui a évité aux agriculteurs de subir des pertes et surtout ne pas "déserter leurs productions". L'optimisme du ministre ne s'arrête pas là, puisqu'il annonce une année exceptionnelle en matière de production dont les produits d'arrière-saison arriveront au mois de novembre prochain. Son département s'attelle par ailleurs, à "réhabiliter l'industrie du froid en récupérant les différents centres de froid", un des maillons de la chaîne qui pourrait contribuer un tant soi peu à freiner la hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes ainsi que ceux des viandes. Abdelghani M.