La diversification de l'économie nationale nécessite une valorisation des services de connaissance dans les secteurs à forte valeur ajoutée notamment le transport maritime et les énergies renouvelables ainsi que l'emploi des diplômés, a estimé dimanche à Alger l'expert en économie, M. El Mouhoub Mouhoud. Les services comme la recherche, l'innovation, la publicité et le marketing sont les éléments clés pour le développement de la compétitivité industrielle et la création de richesse et de la valeur ajoutée, a plaidé M. Mouhoub, professeur d'économie à l'université Paris Dauphine. «La performance de l'économie allemande est le fruit d'une combinaison alliant l'utilisation de services de la connaissance dans différents secteurs à la valorisation d'une main d'œuvre qualifiée», a illustré M. Mouhoud en marge d'une conférence débat intitulée «Pour une économie de progrès qui emploie ses diplômés: une stratégie d'insertion dans les services de la connaissance». Il a mis en avant la nécessité d'orienter les laboratoires de recherches et les universités à former des compétences dans des secteurs peu exploités et à forte valeur ajoutée. Selon le constat fait par cet expert, prés de 23% des étudiants dans les pays du Moyen orient et de l'Afrique du nord (Mena) sont orientés vers le domaine des sciences sociales, alors que les disciplines dans les secteurs de l'agriculture et de la santé attirent moins d'étudiants. En outre, l'Algérie souffre à l'instar des pays du Maghreb d'expatriation des compétences qui a atteint un taux de 17% à 20% alors qu'elle devrait se situer entre 5% et 10% maximum, a-t-il avancé. Pour y remédier, il estime qu'il existe une série de services que l'Algérie peut développer en dehors du secteur des hydrocarbures avec ses compétences locales notamment dans les énergies renouvelables et le transport maritime. La situation géographique de l'Algérie, qui recèle un potentiel important de ressources naturelles, la situe dans une position avancée par rapport aux autres pays de la région, a-t-il estimé. Les ressources naturelles existent et «il suffit seulement de former les compétences nationales pour développer le savoir faire et les connaissances dans ce domaine», a-t-il ajouté. Soulignant que 90% des échanges commerciaux se font par voie maritime, l'expert a plaidé pour l'amélioration de la chaîne logistique de ce transport à l'image de l'extension des aires de stockage de marchandises, la réalisation de ports secs et la mise en place de plate-formes logistiques. L'amélioration des ces services d'un taux de 10% pourrait, selon lui, accroître le taux des exportations hors hydrocarbures de 3 à 4%, un taux non négligeable qui permettrait de contribuer au développement de l'économie nationale.