L'eau demeure une priorité pour le gouvernement en Algérie. Le secteur de l'hydraulique devra bénéficier d'une «dotation conséquente dans la prochaine Loi de finances 2010» pour concrétiser les grands projets dont celui du transfert des eaux de la nappe phréatique albienne vers les Hauts Plateaux, a annoncé, hier, sur les ondes de la chaîne III Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. «Les investissements dans le secteur de l'hydraulique devront tourner autour de 15 à 16 milliards de dollars dans le prochain programme quinquennal 2010/2014», a révélé le ministre. Ces investissements colossaux seront consacrés à assurer l'approvisionnement en eau de toutes les régions du pays et l'amélioration des réseaux de transfert d'eau potable et des réseaux d'assainissement. A cela s'ajoute la réalisation de deux nouvelles stations de dessalement, cinq barrages dans les Hauts Plateaux, la réhabilitation et la modernisation des réseaux ainsi que la réalisation de petits réseaux dans les petites localités. Questionné sur le méga projet de transfert des eaux de la nappe phréatique albienne vers les Hauts Plateaux, il a dévoilé que l'étude d'exécution est en cours de finalisation pour le lancement d'un premier transfert de 600 millions de m3 vers Djelfa et le sud de Tiaret. Ces eaux seront destinées à développer l'agriculture dans ces régions semi-arides. «On pompe trois milliards de mètres cubes de la nappe phréatique albienne. On va pomper encore plus pour le transfert de Aïn Salah - Tamanrasset qui avance très bien», ajoute le ministre. Sur sa lancée, il a assuré que l'exploitation de la nappe phréatique albienne ne constitue aucune menace pour le Sud, puisque, les résultats des études géophysiques menées par ses services, ont été rassurants. Abordant le dessalement de l'eau de mer, il estime que le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour préserver le pays de la crise de l'eau. «Le dessalement apporte la sécurité à l'Algérie en matière d'eau. Nous disposons, aujourd'hui, de 13 stations de dessalement opérationnelles avec une capacité de 2,3 millions de m3/jour. Nous comptons réaliser deux autres stations d'ici 2014 à Béjaïa et Jijel», souligne le ministre. A moyen terme, le dessalement devra sécuriser toutes les villes côtières du pays, ajoute-t-il. Interrogé sur une probable révision à la hausse des prix de l'eau, il rétorque que le gouvernement n'envisage pas, pour l'instant, de revoir les prix. «Nous allons continuer à subventionner l'eau», rassure Abdelmalek Sellal. Le mètre cube d'eau coûte à l'Etat 31 dinars, mais le citoyen ne paye que 19 dinars. Questionné sur un possible renouvellement du contrat avec la Société des eaux et d'assainissement d'Alger (SEAL) qui devra prendre fin dans les prochains mois, il a répondu que la décision revient au gouvernement après l'examen du bilan des activités de cette société. Le ministre a avoué, dans ce contexte, que la SEAL a réussi à améliorer la situation de l'eau dans la capitale. Elle a ainsi réduit le taux de déperdition de 40% à seulement 25%. Le contrat de prestation de services pour la gestion du service de l'eau et de l'assainissement de la ville d'Alger, signé entre le ministère des Ressources en eau et le groupe français Suez Environnement, avait été signé le 28 novembre 2005. Conclu entre l'Office national de l'assainissement (ONA), l'Algérienne des eaux (ADE) et Suez, ce contrat, d'une durée de 5 ans, a porté sur un montant total approximatif de 117 millions d'euros/ an, rappelle-t-on.