Le programme du gouvernement qui n'apporte pas de nouveauté dans ce dossier veut, apparemment, concentrer ses efforts pour finaliser les projets en cours. Le gouvernement Belkhadem, légèrement remanié à la faveur des dernières élections législatives, met une nouvelle fois le secteur de l'eau parmi les dossiers prioritaires, comme l'atteste le programme qui sera présenté à l'Assemblée nationale. Après la mise en place du schéma directeur national de l'eau, le gouvernement considère que l'Algérie s'est dotée d'un outil de planification qui dresse un bilan exhaustif des potentialités hydriques nationales et qui définit les investissements et les options de gestion à mettre en œuvre. Dans ce cadre, le programme du gouvernement souligne que l'action de l'Exécutif s'attellera à l'achèvement des projets en cours de réalisation et au lancement de nouvelles actions, notamment dans les domaines de la mobilisation de la ressource, de l'AEP, de la qualité de l'eau, de l'hydraulique agricole et de la gouvernance de l'eau. La mission sera donc de parachever les projets déjà lancés et de consolider les différentes actions menées jusque-là dans le secteur. C'est apparemment la raison pour laquelle de nouvelles opérations n'ont pas été inscrites par le gouvernement. Il en est ainsi pour le volet mobilisation de la ressource dont le programme en cours portera en 2009 le nombre des grandes infrastructures de stockage à 69 barrages et 26 grands transferts pour une capacité totale de 7,2 milliards de m3. Il s'agit notamment des aménagements hydrauliques majeurs, à l'image des projets structurant des complexes hydrauliques de Béni-Haroun, Mostaganem-Arzew-Oran, Koudiet Acerdoune et Taksebt. Comme annoncé depuis déjà plusieurs mois, des entités autonomes, totalement dédiées à l'exploitation et à l'entretien des systèmes en question avec des moyens matériels et humains adéquats, seront créées afin de garantir une gestion efficace et une pérennité à ces grands aménagements. À tout cela doit s'ajouter le programme de dessalement d'eau de mer qui prévoit la réalisation de 16 stations de capacités variables qui produiront, à terme, 2,26 millions de m3/jour. Cette option permettra de réorienter la ressource des barrages du nord du pays vers les zones accusant un déficit en alimentation en eau potable et de renforcer le développement de l'irrigation agricole. Dans le cadre de cette réorientation de la ressource, le ministère des Ressources en eau a lancé des actions visant l'élaboration de 32 études de faisabilité de barrages et de 27 avant-projets détaillés de barrages et de transferts, ainsi que la réalisation des transferts Sud-Nord de la nappe albienne vers les villes des Hauts-Plateaux, de la même nappe vers Tamanrasset, de la nappe de Chott El-Gharbi vers le sud des wilayas de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès et, enfin, à partir de plusieurs barrages vers les hautes plaines sétifiennes. Quant au volet alimentation en eau potable, le programme en cours, qui prévoit, entre autres actions, la réhabilitation des réseaux de distribution dans les villes, vise à faire passer le taux de raccordement aux réseaux AEP de 90%, aujourd'hui à 95% en 2009 et à augmenter la dotation quotidienne par habitant de 1.55l en 2005 à 1.65l en 2009. L'action du gouvernement sera également portée sur l'amélioration de l'assainissement. Il s'agit d'abord d'accroître le taux de raccordement aux réseaux et d'augmenter la quantité des eaux usées traitées par la réalisation de 28 nouvelles stations d'épuration et de mener à terme les projets de protection de plusieurs régions et villes des risques d'inondation. Par ailleurs, la gestion par le système de la délégation, lancé à Alger, sera étendue à une dizaine de villes du pays. Hamid SaIdani