Prévue du 27 octobre au 06 novembre 2009, la quatorzième édition du Salon international du livre d'Alger, qui consacre officiellement la rentrée littéraire en Algérie, fait déjà des émules. En effet, un litige qui op-pose les organisateurs, à leur tête Smaïl Ameziane, commissaire du SILA, et les éditeurs, fait planer sur cette exposition l'ombre du boycott. L'origine du différent réside, en grande partie, en le transfert de la manifestation littéraire vers un chapiteau érigé pour l'occasion au niveau de l'Office du complexe olympique Mohamed Boudiaf (complexe du 5 juillet), après huit années de présence à la Safex. La décision de ce changement de taille, est, selon les organisateurs, due à des lenteurs enregistrées au niveau de la Safex au moment de boucler les négociations. Un argument réfuté en bloc par la direction de la Safex qui ne se justifie d'aucune lenteur que ce soit, au contraire. Selon ses responsables, le Salon du livre bénéficie d'un traitement de faveurs inchangé depuis 2001. De plus, la Safex renchérit en indiquant que l'établissement qui pratique les même prix depuis le début, avait l'intention d'accorder un accès libre aux visiteurs du Salon en cette année 2009. De leurs coté, les éditeurs, principaux concernés, ont dénoncé, par le biais de leurs syndicats (SNEL) et (SPL), le déplacement de la manifestation. Principale victime du différend qui oppose l'organisateur à la Safex, ils ont entrepris d'engager des négociations en tant que médiateurs afin de débloquer la situation dont ils seront les principales victimes. Des négociations qui se sont soldées par un échec, étant donné l'avancée du projet et le manque de temps avant l'inauguration du SILA. En effet, un chapiteau de 13.000 mètres carrés, importé d'Allemagne, selon certaines sources, doté de toutes les commodités, a déjà été prévu au niveau du complexe Mohamed Boudiaf, a indiqué Smaïl Ameziane. Dans les circonstances actuelles, les syndicats qui représentent les éditeurs algériens, refusent ce transfert, et menacent de boycotter purement et simplement le SILA alors que 328 éditeurs venus de 17 pays participeront à l'exposition. « Alors que les précédentes éditions, de 2001 à 2008, se sont déroulées au Palais des expositions dans des conditions qui n'ont cessé de s'améliorer d'année en année, le transfert au Complexe du 5 juillet, qui a été annoncé très tardivement, risque de ne pas réunir les conditions habituelles offertes à la Safex» expliquent Fayçal Houma du SNEL et Radia Abed du SPL, représentant les deux syndicats. Les professionnels du livre dénoncent, par ailleurs, leur non-association quant aux décisions liées à l'organisation du SILA, prises, selon eux, de manière non consensuelle. Dans un communiqué commun aux deux syndicats, ils ajoutent qu'«alors qu'ils ont toujours été présents au sein du comité d'organisation du Sila, c'est la première fois qu'aucun des syndicats n'a été intégré au commissariat». Smaïl Ameziane défend, pour sa part, le nouveau lieu qui abritera la manifestation, estimant que l'esplanade du 5 Juillet (le chapiteau sera érigé à l'extérieur, en face de ce que l'on appelle le flambeau.), est centrale par rapport aux populations concernées et intéressées par le Salon, en particulier les étudiants. Le patron des éditions «La Casbah» et commissaire du Salon, met en avant la surface étendue qu'offre le complexe ainsi que la disponibilité de grand parkings qui posaient problème au niveau de la Safex. Plusieurs facultés à Bouzaréah, Ben Aknoun et Alger-Centre entourent le lieu-dit, et l'endroit est bien desservi par le transport public, a-t-il ajouté. Le problème de la délocalisation n'est pas encore résolu, que d'autres contraintes ressurgissent, selon certains acteurs du secteur, à l'image des mesures initiées l'an dernier qui seront reconduites pendant la quatorzième édition relatives à la limitation du nombre d'exemplaires à présenter. Dernier rebondissement en date dans le scenario du SILA version 2009, une conférence de presse, initialement conjointe entre les deux syndicats d'éditeurs à laquelle n'a finalement pas participé Fayçal Houma, du SNEL. Radia Abed (SPL) a évoqué, lors de cette conférence de presse, «une non participation, mais pas un boycott», alors que des indiscrétions laisseraient penser que Fayçal Houma, patron des éditions «El Maarifa», participera bel et bien au SILA, sans qu'aucun éclaircissement n'ait été donné de sa part. Affaire à suivre…