C'est aujourd'hui que s'ouvrira officiellement la 14e édition du Salon international du livre d'Alger placé sous le slogan «Le Roi Livre». De la Safex, le Salon passe sous un chapiteau, sis, à côté du stade du 5-Juillet et verra durant plus d'une semaine donc (du 28 au 6 novembre) la participation de cent quarante-cinq éditeurs algériens ainsi que 343 éditeurs étrangers en provenance de 25 pays. Plus de guéguerre avec le Snel et le SPL. Tout semble être rentré dans l'ordre. C'est plutôt le livre ballotté en otage qui a triomphé. «Le nombre de livres tous genres confondus est de l'ordre de 120.000 titres», avait indiqué Smaïl Ameziane, le commissaire du Sila lors d'un point de presse animé hier. L'Afrique et la Palestine sont à l'honneur. L'une en raison de la continuité symbolique du Festival culturel panafricain et l'autre par l'affirmation de la «Palestine comme capitale de la culture arabe» cette année. Ainsi, un stand appelé «Esprit africain» sera placé bien en vue et verra la participation d'un bon nombre d'écrivains qui sont déjà venus en juillet dernier lors du Festival de la littérature de jeunesse ainsi qu'au Panaf et bien d'autres. Parmi eux, on cite Eugène Ebaudé, Tanella Boni, Cheikh Hamidou Kane, Bios Diallo, ou encore Aminata Traoré, etc. La Palestine aura une place de choix au Salon grâce au concours d'un certain nombre d'écrivains qui viendront de la Palestine même, car habitant là-bas. Des auteurs et journalistes de Ghaza, d'El Qods et de Ramallah animeront des conférences sur la situation de la culture dans les territoires palestiniens. Plusieurs hommages seront rendus dont un à la célèbre écrivaine Ahlem Mostaghanemi et d'autres à Moulay Belhamissi, Francis Jeanson, fondateur du célèbre réseau de soutien aux combattants de la guerre de Libération nationale et Omar El Barnaoui, auteur du chant patriotique Min adjlika ichna ya watani. Sur une superficie de 20.000 m² dont 10.000 m² qui seront consacrés uniquement à l'espace d'exposition, le Sila 2009 entend se rapprocher plus des auteurs et créer le contact facile avec le public, facteur de réussite d'un tel évènement. «Si le livre religieux pose problème chaque année, celui politique n'est pas interdit», avait aussi affirmé le commissaire du Sila. Le programme d'animation riche et diversifié sera composé comme à l'accoutumée de nombreuses tables rondes et des séances de ventes-dédicaces qui constituent un tremplin de promotion efficace pour certains auteurs chaque année. On se souvient d'ailleurs du passage de Yasmina Khadra qui fait foule à chaque Sila. Il sera aussi absent cette année. Mercredi, en tout cas, le public est invité à venir célébrer les 20 ans de la disparition de Kateb Yacine et partant, de son oeuvre incommensurable tant en littérature qu'au théâtre. Cette année, pas de prix littéraires à accorder aux meilleurs écrivains. «Les éditeurs ne peuvent pas le faire car on ne peut être juge et partie», avait aussi souligné M.Ameziane. Parmi les tables rondes importantes au cours de ce Sila, on notera celle sur les femmes romancières arabes, qui aura lieu le 2 novembre en présence de l'Irakienne Inaâm Kachachi, de la Marocaine Khenata Bennouna et de l'Algérienne Amel Bachiri (qui vit à Dubaï). D'autres tables rondes sont au programme, notamment sur le thème «L'axe Paris-Alger-Le Caire dans l'imaginaire politique français» présentée par Paul Balta et Ahmed Youcef ainsi que «El Qods et la Palestine: situation et perspectives», animée par le Palestinien Hassan Balawi, le Belge Sébastien Boussois, l'Italienne Paola Caridi et le Français Alain Gresh et modérée par Hocine Belalloufi. La littérature sud-américaine ne sera pas en reste. L'Algérien Sadi Lakhdari, chargé des hautes études ibériques à la Sorbonne de Paris, animera avec l'écrivain chilien Sergio Macias, l'art d'écrire en Amérique latine. Juan Castilla Brazalès, directeur de l'Institut arabe de Grenade, fera, jeudi 29 octobre, une présentation de son dernier ouvrage Il était une fois en Andalousie. Autre rendez-vous à cocher sur votre agenda: la conférence de Jean Bricmont, «Responsablité de protéger et Cour pénale internationale: vers une justice pour les pays du Sud?», qui sera présentée par Meriem Abdou. La critique littéraire au Maghreb fera l'objet d'un débat animé, entre autres, par la Tunisienne Imen Laâbidi, le Marocain Abdeljalil El Azadi et l'Algérien Ahmed Mennour. Si l'ouverture officielle est pour aujourd'hui, le public, quant à lui, est attendu à partir de demain, pour prendre part à cette 14e édition internationale du Salon du livre. Un salon qui se vêtira d'un nouveau visage, qu'on espère attrayant.