Le projet Gazier de Gassi Touil n'en finit pas de faire couler de l'encre. Après l'information parue au début de cette semaine concernant l'annulation du contrat qui lie la Sonatrach au groupe canadien, SNC LAVALIN, sur ce projet, une autre information, parue dans certains titres de la presse, fait état, cette fois-ci, du règlement, à l'amiable, du conflit qui oppose, au même sujet, la compagnie algérienne d'hydrocarbures et les groupes espagnols Repsol et Gas Natural. C'est justement à la suite de l'annulation du contrat avec les deux compagnies espagnoles, en 2007, que le projet a été confié, pour près d'un milliard de dollars, au groupe canadien. Il fut reproché aux Ibériques la lenteur dans les travaux et les surcoûts générés par ces retards. Le conflit a fait alors l'objet d'un arbitrage international auprès de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (Uncital), basée à Genève en Suisse. Une longue procédure qui a fait perdre trois années sur le calendrier de réalisation. Sonatrach devait reprendre seule le projet, selon une déclaration faite en octobre 2007 par Chakib Khelil, et exiger des dédommagements aux groupes espagnols pour les dommages causés par les retards dans la réalisation. De leur côté, les deux compagnies entendaient faire valoir le fait qu'ils aient réalisé une bonne partie des travaux pour demander des indemnités à Sonatrach. Entre-temps, Sonatrach signe un contrat avec SNC LAVALIN pour reprendre le projet mais l'annule 4 mois plus tard. A ce jour, ni le groupe canadien ni Sonatrach n'ont confirmé officiellement l'annulation du contrat qui serait due aux mêmes griefs retenus contre les Ibériques. En fait, et selon certaines sources, c'est la difficulté pour Sonatrach de gérer le conflit avec les Espagnols qui l'a amené à dénoncer le deal avec les Nord-américains. La procédure d'arbitrage étant très coûteuse, surtout en terme d'image de la Sonatrach, les deux parties ont dû convenir d'un règlement à l'amiable. «L'arbitrage international est une procédure qui n'arrange aucune partie. Les deux parties ne veulent pas de la poursuite du conflit qui risque d'être dommageable pour les intérêts financiers de Repsol et Gas Natural et l'image de Sonatrach et de l'Etat algérien». L'organisation du 16ème congrès mondial du GNL en avril 2010, prévu à Oran par Sonatrach, a été peut-être déterminant à hâter la procédure du règlement à l'amiable, Sonatrach voulant préserver son image de marque et l'attractivité du marché algérien pour l'investissement étranger.