Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a présenté, lundi à Washington, aux hommes d'affaires américains la politique d'investissements et le cadre régissant le partenariat étranger en Algérie. Cette rencontre sur l'Algérie a été organisée par la société pétrolière Anadarko et le Conseil d'affaires américain pour la compréhension internationale (CBIU), qui avait été créée à l'initiative du gouvernement américain dans le but de promouvoir le dialogue entre les gouvernements des autres pays et les sociétés américaines. Les hommes d'affaires présents représentaient notamment les compagnies General Electric, Dow Chemical Company, Northrop Grumman, Exxon Mobil ainsi que des organismes de consulting et d'accompagnement à l'investissement. Dans son intervention, M. Djoudi a expliqué, tout d'abord, que la politique algérienne d'investissements entreprise depuis plusieurs années repose sur la mise en place d'un cadre juridique et financier viable, la diversification de l'économie dans sa production et dans ses revenus, la résorption du déficit en équipements publics, le déploiement régional du développement économique et la prise en charge des besoins sociaux de la population. Dans ce sens, il a souligné qu'outre les grands programmes d'investissements publics engagés, les actions menées par l'Etat se sont axées autour de la réduction de la pression fiscale et des taux de douanes, la réforme du code d'investissement donnant davantage de garanties aux investisseurs et le renforcement des capacités d'intervention des banques vis-à-vis des PME. Concernant la règle 51%-49% introduite pour les investissements directs étrangers, le ministre a tenu à préciser que sur le plan pratique, le partenariat algérien est financier dans ce type d'investissement alors que le management est assuré par la partie étrangère, ajoutant que les risques sont partagés entre les partenaires. Dans ce sens, il a relevé qu'après un «temps d'apprentissage» observé suite à l'instauration de cette règle, «une dynamique est en train de se mettre en place» avec l'engagement de plusieurs projets en partenariat réalisés dans le domaine de la pharmacie, de la sidérurgie et des assurances notamment. En effet, a-t-il ajouté, par ces temps de crise mondiale, le partenaire étranger sait qu'il évolue non seulement «dans un marché algérien qui ne connaît pas de contraintes en matière de financement domestique mais aussi dans un environnement national caractérisé par la croissance et la solvabilité de la demande et une stabilisation d'indicateurs macro-économiques favorables». L'UE ? Au cours du débat, certains hommes d'affaires ont interrogé le ministre s'il y avait un impact du poids des relations commerciales entre l'Algérie et les pays de l'Union européenne sur le volume de leurs investissements engagés dans le pays. Pour M. Djoudi, avec la déprime qui caractérise actuellement les marchés européens, «il est évident que les pays de l'UE veulent se positionner dans des marchés où il y a une forte demande accompagnée d'une solvabilité financière». Cependant, a-t-il observé, le volume des investissements européens engagés en Algérie «est en deçà des souhaits des hommes d'affaires algériens» dont une bonne partie, a-t-il soutenu, «sont persuadés que le partenariat et les investissements étrangers devraient se faire, à l'avenir, avec des partenaires américains». Interrogé également sur l'intégration maghrébine, le premier argentier du pays a souligné que «l'Algérie a, non seulement, toujours milité pour cette intégration régionale mais elle a été aussi à l'initiative de plusieurs projets» allant dans ce sens. Il a ainsi cité l'autoroute Est-Ouest assurant la liaison jusqu'aux frontières avec la Tunisie et le Maroc, les connexions énergétiques à travers les gazoducs reliant l'Algérie à l'Italie et l'Espagne en transitant par la Tunisie et le Maroc, le projet de création d'une banque maghrébine d'investissements ainsi que les échanges des visites des ministres de plusieurs secteurs entre les pays maghrébins. Soulignant que «l'intégration maghrébine est en train de se construire», M. Djoudi a ajouté que cette dernière «ne peut se réaliser pleinement que si chaque partie y trouve aussi son intérêt». Lors du débat, les hommes d'affaires américains se sont également enquis des dispositifs mis en place par l'Algérie pour diversifier son économie et des résultats économiques et sociaux auxquels ont abouti les différents programmes d'investissements publics.