Renault, qui négocie depuis plus de deux ans l'implantation d'une usine en Algérie, a signé avec les autorités algériennes un accord-cadre, mais les discussions se poursuivent en vue d'un texte définitif, a indiqué hier une porte-parole du constructeur automobile français, citée par des agences. «Je vous confirme qu'un accord cadre a été signé mais les discussions se poursuivent» en vue de la finalisation de cet accord, a-t-elle déclaré, confirmant une information du Figaro. Elle a précisé que la signature était intervenue le 25 mai. Interrogé sur la clientèle visée, la porte-parole a expliqué que les voitures de cette usine seraient destinées au marché local. Elle s'est refusé à donner plus d'information, notamment sur le type de voiture, compte tenu des discussions en cours. Dans la région, Renault a déjà une unité, à Tanger (Maroc), dont l'essentiel de la production est destiné à l'export. Selon le Figaro, l'usine d'Algérie fabriquera initialement la voiture la plus vendue par Renault en Algérie: la Symbol, une Clio II à coffre apparent. Les discussions traînent en longueur car les deux parties s'affrontent sur le lieu d'implantation: le gouvernement algérien privilégie le site de Jijel, ville portuaire, pour des raisons d'aménagement du territoire, alors que Renault préfèrerait la banlieue d'Alger où il est plus facile de trouver de la main-d'œuvre qualifiée. Le gouvernement algérien semble aussi vouloir un projet plus ambitieux, en matière de volume de production, que celui poussé par le groupe français. Fin avril, le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, avait reconnu que Renault n'était pas satisfait du lieu d'implantation proposé, «loin du bassin d'emploi et n'offrant pas les opportunités nécessaires». Début février, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, avait indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise par le constructeur sur ce projet alors que M. Benmeradi avait assuré quelques jours auparavant qu'Alger et Renault étaient sur le point de signer un protocole d'accord.