Outil de développement redoutable» entre les mains des entreprises et de l'Etat, l'intelligence économique contribue grandement à la production des connaissances indispensables à la prise de décision et à la gestion. C'est ce qui ressort de la conférence animée par le directeur général de l'intelligence économique, des études et de la prospective auprès du MIPI, Mohamed Bacha, qui déclare que l'Algérie ambitionne de mettre en place et maîtriser ce système. Le conférencier déplore, toutefois, que les entreprises nationales «n'ont pas encore véritablement pris conscience de la gravité de l'enjeu économique et continuent encore à s'interroger sur le rôle de l'Etat et leurs relations avec ce dernier, alors que la globalisation génère une compétitivité «sans merci». Des experts intervenant lors du débat, soutiennent, pour leur part, que la globalisation offre à l'économie nationale l'opportunité de mettre en place des réseaux d'informations économiques chargés d'alimenter un système national de l'information économique. Ils ont souligné, dans ce sens, l'importance d'introduire, dans l'ensemble des institutions et organismes intervenant dans le secteur de l'économie, l'intelligence économique qui est «un processus de maîtrise de l'information stratégique ayant pour finalité la réduction des risques». Appelée chez les Anglo-saxons «Knowldge economy», l'intelligence économique est fondée sur trois principes fondamentaux : la stratégie qui détermine le degré d'importance de l'information, la sécurisation du patrimoine immatériel (système informatique, données propres à l'entreprise ou au pays...) et le lobbying en faveur de la promotion des entreprises et de l'économie nationale, et où l'Etat a un rôle déterminant à jouer, ont explicité les intervenants. De son côté, Hayat Kendel, spécialisée en veille technologique et intelligence économique, a mis en garde contre les conséquences de la dépendance des PME algériennes vis-à-vis des firmes étrangères en matière d'information économique, se traduisant par un «affaiblissement de leur position stratégique et de leur compétitivité». Cependant, estime-t-elle, la mise en place du concept d'intelligence économique en Algérie nécessite notamment la réalisation de pôles technologiques, une meilleure maîtrise des flux d'information économique et l'accès à la formation dans ce domaine. «Plus vite seront prises les décisions de sensibiliser les opérateurs algériens sur l'importance de l'intelligence économique, plus vite l'Algérie pourra sortir rapidement de son inconfortable position de mono-exportateur», a-t-elle avancé.