Les prévisions annoncées en mai dernier par l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) quant à la baisse de la facture de l'importation de la poudre de lait se confirment. L'Algérie a, en effet, économisé 400 millions de dollars en 2009 grâce à la baisse de la facture du lait, a révélé, hier, sur les ondes de la chaîne III, Abdelhafid Henni, DG de l'ONIL. La facture des importations de poudre de lait destinée à la production de lait pasteurisé en sachet, sera, cette année, d'environ 350 millions de dollars contre 750 millions de dollars en 2008, soit une baisse de plus de 50%. Trois facteurs sont à l'origine, selon ce responsable, de cette chute de la facture de la poudre de lait. Primo la politique de renouveau agricole initiée fin 2008 par le gouvernement pour développer la production locale, secundo le dispositif de contrôle et de surveillance du cheptel et tertio la chute substantielle des cours de la poudre de lait sur les marchés internationaux. La tonne de poudre de lait, qui coûtait en 2008 près de 5.000 dollars, est proposée aujourd'hui à 2.200 dollars. Le DG de l'ONIL annonce une hausse de la production locale de 7% durant cette année, autorisant ainsi de couvrir près de la moitié des besoins du pays en lait. La production nationale est estimée à 1,5 milliard de lait cru contre des besoins annuels de 3 milliards de lait. «Nous avons fixé comme objectif de collecter 400 millions de litres avec une hausse moyenne par an de 100 millions de litres. Nous sommes, aujourd'hui, à 300 millions de litres collectés et primés», précise-t-il. Pour soutenir le prix public du lait ordinaire, vendu à 25 dinars le sachet de un litre, l'Etat consacre une subvention de l'ordre de 15 milliards de dinars. Questionné sur la situation du cheptel, il signale que l'Algérie dispose de 900.000 vaches laitières dont 250.000 bovins laitiers modernes. 12.000 vaches laitières ont été importées en 2009. Abordant les nouvelles dispositions prises par son office pour booster la production locale, il annonce la prochaine conclusion d'une convention avec la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) pour assurer les vaches laitières. Il s'agit également de signer un autre accord pour mettre en place un réseau d'identification du cheptel par puce électronique pour assurer une traçabilité et une meilleure sécurité des vaches contre les maladies et l'abattage clandestin. Cet accord sera signé dans les prochains jours avec Algérie Télécom et un groupe canadien «Agri-Traçabilité Québec (ATQ)». L'organisme canadien, agréé en 2001 et issu d'un partenariat entre le gouvernement et l'Union des producteurs agricoles du Québec. Pour ce projet de gestion moderne du cheptel de vaches laitières, la ferme Seraoui, située à la sortie nord de la ville d'El Khroub à Constantine, a été choisie comme site pilote. Il s'agit de doter le cheptel de vaches laitières d'un système d'identification fondé sur deux étiquettes appliquées sur les oreilles des bêtes : une puce électronique et un panneau visuel comportant un code à barres. Chaque vache sera pourvue d'un numéro de 15 chiffres qui devra le suivre tout au long de sa vie. Le système permet de maîtriser, à travers une intervention en temps réel, une crise sanitaire et répondre efficacement à un problème de maladie des animaux et d'innocuité des aliments, améliorer sensiblement la capacité de diagnostic et de surveillance et, ainsi, réduire les risques lors du transport ou de l'importation d'animaux. Il y a lieu de signaler que l'office gère depuis juillet dernier la subvention accordée par l'Etat à la filière lait. Il s'est substitué à la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Une prime de 12 dinars / litre est accordée à l'éleveur (contre 7 dinars en 2008), 5 dinars / litre pour le collecteur ainsi qu'une prime d'intégration de 4 dinars / litre accordée au transformateur. Quelque 20.000 opérateurs (producteurs, collecteurs et transformateurs) sont concernés par cette aide et l'ONIL table sur 40 000 adhérents d'ici la fin de l'année.