Le rôle du médiateur a été le sujet d'une table ronde organisée mardi matin au centre de presse d'El Moudjahid. La rencontre a permis à une assistance nombreuse de débattre de cette nouvelle alternative aux procédures judiciaires classiques dans le règlement des conflits. En présence de représen-tants du centre de recher-che juridiques et judiciaires (CRJJ), de la cour suprême ainsi que d'avocats, un long explicatif a été présenté à l'assistance- avide d'informations liée à ce nouveau système- pour le règlement des différents. Héritage des conseils de sages qui officiaient jadis dans nos villages pour régler les litiges entre les personnes, le médiateur est entré en vigueur depuis le 25 Avril 2009 comme une alternative nouvelle et moderne aux jugements, habituellement couteux et aux délais à rallonge qu'imposent les procédures judicaires. Cheval de bataille des intervenants qui se sont relayé pour plaider la cause des médiateurs, la médiation garantirait l'intérêt des deux parties du litige. En effet, et contrairement aux batailles juridiques, l'intérêt des deux parties prime lors de la médiation alors que la loi deviendrait secondaire, alors que «Dans le cas d'un jugement, il est fréquent que ce dernier soit insatisfaisant pour l'une des partie »a insisté le président du CRJJ. D'ailleurs, à ce titre, il a été annoncé que 1614 médiateurs ont été nommés sur tout le territoire national, 1520 conflits ont sollicité l'intervention d'un médiateur. Du coup, ces négociations assistées et réfléchies auront pour résultat de semer la conciliation entre les personnes et diminuer le nombre de dossiers présentés devant la justice, et qui ont été multipliés par 6 depuis 20 ans. Pour rappel, et selon les explications des représentants du ministère de la Justice, le médiateur est désigné par le juge. Son choix répond -selon le représentant du ministère de la Justice- à deux critères, à savoir: la compétence scientifique pour les dossiers techniques, la notoriété et l'expérience pour les litiges qui ne nécessitent pas de compétences spécifiques. Ce dernier n'a aucun pourvoir de décision, il doit satisfaire à des critères de compétences et de neutralité. Doté d'une capacité d'écoute, d'aptitude d'analyse des situations, ce dernier doit garantir l'intérêt des deux parties. Avant de clore la rencontre, les différents intervenants ont tenu à rappeler que le médiateur ne peut intervenir dans tous les cas de figure. Les affaires prudhommales, celles qui concernent le code de la famille, et celles de droits publics ne peuvent en aucun cas faire appel à un médiateur. Ce que n'a pas manqué de soulever Me Chama, ayant appelé pour l'occasion à rectifier cette spécificité algérienne.