Air Algérie va se redéployer à l'international et partir à la conquête du marché du transport aérien en Afrique, en lançant de nouvelles dessertes vers des pays comme le Nigeria et l'Afrique du Sud, a annoncé mardi à Alger son président-directeur général, M. Mohamed Saleh Boultif. Air Algérie, qui était il y a 25 ans une compagnies pionnière en matière de dessertes en Afrique, ambitionne de développer de nouveau ses activités sur ce continent, et de lancer de nouvelles dessertes vers des pays comme le Nigeria et l'Afrique du Sud «, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse animée au Forum du quotidien Liberté. Selon lui, le recul de l'activité de la compagnie en Afrique est dû à la faiblesse du taux de remplissage des appareils et donc à un problème de rentabilité. La compagnie aérienne nationale s'atèle ainsi à développer le trafic dit de»Sixième libert» (trafic de transit), très demandé dans le continent africain, en créant un hub au niveau de l'Aéroport international d'Alger ‘'Houari Boumediene''. Depuis le début de l'année, le nombre de vols d'Air Algérie a connu, a-t-il dit, une augmentation vers et à partir de pays africains comme le Sénégal. A dakar, par exemple, les fréquences hebdomadaires sont passées de deux à cinq vols. Concernant la ligne Alger-Pékin, M. Boultif a affirmé que tous les efforts étaient déployés par Air Algérie pour «redynamiser» cette desserte, plombée par une faible rentabilité et une rude concurrence. La compagnie nationale aérienne table, toutefois, sur le flux des employés des sociétés chinoises chargées de réaliser des projets en Algérie comme la Grande Mosquée d'Alger ou le Centre de conférences du Clud des pins (ouest d'Alger) pour «booster» la rentabilité de cette desserte. «Nous pensons que les déplacements des 10.000 travailleurs des sociétés chinoises chargées de réaliser de grands projets en Algérie va relancer l'activité de la desserte Alger-Pékin «, a-t-il estimé. «Nous attendrons la fin de l'année pour prendre la décision de maintenir cette ligne ou de la fermer si elle continue de ne pas être rentable «, a-t-il ajouté. En outre, des études de prospection sont en cours pour lancer des dessertes vers d'autres villes chinoises comme Shanghai. A une question sur l'échéance de lancer une ligne Alger-New York, M. Boultif a expliqué que cela dépendait de la signature d'un accord sur le transport aérien entre l'Algérie et les Etats-Unis. Cet accord tarde à être conclu en dépit du fait que les négociations entre les deux pays ont été engagées en 2003. Sur la gestion de la desserte d'Air Algérie vers et à partir de Damas (Syrie), il a précisé que le faible taux de remplissage des avions desservant ce pays, qui traverse depuis 17 mois une crise politique qui s'est militarisée, a contraint la compagnie de réduire ses fréquences. Le nombre de vols vers et à partir de Damas a été ainsi réduit de trois à deux vols hebdomadaires, a ajouté le P-DG d'Air Algérie, qui a confirmé que la compagnie exigeait dorénavant ‘'un certificat d'hébergement», et «un pécule pour les passagers étrangers». Traitement spécial «Syrie» D'autre part, et face à la situation actuelle en Syrie, il a été décidé d'un commun accord entre la compagnie et le ministère des Affaires étrangères de faire bénéficier les algériens établis dans ce pays d'une réduction du tarif des billets de 50%, a-t-il relevé. S'agissant de l'adhésion d'Air Algérie à l'une des trois plus grandes alliances aériennes au monde, M. Boultif a affirmé que cet « important» projet figurait parmi les dix principaux axes du plan de développement adopté récemment par la compagnie pour la période 2012-2017. «Nous attendons de retirer les cahiers des charges pour adhérer à l'une de ces trois grandes alliances. Cela ouvrira des perspectives à la compagnie sur le marché international et contribuera au renforcement de sa compétitivité», a-t-il souligné. «Sky team», «One world» et « Star alliance» sont les trois plus grandes alliances du transport aérien au monde. Interrogé sur l'ouverture du ciel algérien (open sky) aux compagnies à bas prix (low-coast), il a précisé que cette décision revient à l'Etat qui est seul à permettre à ce type de prestataires d'exercer sur le marché national du transport aérien. Il a, toutefois, tenu à souligner que l'»open sky» devrait être basé sur une politique de réciprocité qui accorde les mêmes droits et devoirs à toutes les compagnies. «En appliquant l'open sky, Air Algérie doit bénéficier à l'étranger des mêmes avantages accordés en Algérie aux compagnies étrangères «, a-t-il affirmé.