De toutes les villes algériennes qui portaient un nom français, seule la ville de Béchar n'est pas arrivée à s'en défaire auprès d'Air Algérie. Nous n'allons point parler des annulations de vols à la dernière minute, ni des retards et désagréments causés aux voyageurs par la compagnie de transport aérien Air Algérie, mais seulement d'un anachronisme qui perdure depuis 47 ans déjà. Sur les billets, les billets d'accès, les tickets d'enregistrement des bagages et les tableaux électroniques des aéroports du Nord, CBH (Colomb-Béchar)- est le nom qu'on continue encore à utiliser -pour désigner Béchar. La question qui se pose est la suivante : est-ce que cet anachronisme est dû à un oubli qui perdure depuis l'indépendance ou à une nostalgie mal placée qui fait fi de la mémoire collective de notre peuple. Après «la pacification» des territoires du Sud algérien et l'entrée des troupes françaises à Béchar en 1903, les colonisateurs ont ajouté le nom Colomb au nom initial Béchar, en référence à Louis de Colomb, un officier supérieur tué par les populations autochtones au cours de cette campagne de pacification. En 1962, Béchar, à l'instar de toutes les villes algériennes portant un nom français- a retrouvé officiellement son nom d'origine- mais ce ne fut pas le cas aux yeux de la compagnie de transport aérien et étatique par-dessus le marché, qui continue à utiliser CBH dans ses écrits. Pendant qu'on y est, on voudrait signaler une énième fois de plus que l'appellation de l'aéroport de Béchar porte elle aussi une faute et non des moindres. Pour l'histoire, le Colonel Lotfi s'appelle Dghine Lotfi et non Boudghène Lotfi comme c'est écrit sur le panneau. Rendons une fois pour toute à Lotfi ce qui appartient à Lotfi