Quand Naguib Sawiris, Président-directeur général d'Orascom, affirme que ce Groupe ne quittera pas l'Algérie malgré un climat hostile, il sait pertinemment pourquoi. L'entreprise est désormais passée à autre chose. Les télécommunications -qui ont été leur porte d'entrée en Algérie- ne constituent plus son activité phare. L'avenir est dans la pétrochimie. Les Sawiris savent qu'il y a à boire et à manger dans ce secteur. Orascom Construction Industries (OCI) vient d'annoncer des résultats financiers plus que probants pour le troisième trimestre 2009, grâce notamment aux projets décrochés en Algérie. Mais cette filiale s'attend à des performances encore plus exceptionnelles en 2010, avec la réception du complexe de production de fertilisants, dont les travaux seront achevés au plus tard septembre prochain. Sa mise en service est prévue pour début 2011. OCI mise beaucoup sur ce projet pour booster sa croissance. Le bilan rendu public par Orascom -est reluisant à plus d'un titre -puisqu'il dépasse toutes les prévisions. OCI a réalisé des bénéfices nets d'un montant de 120,7 millions de dollars le troisième trimestre 2009, alors que les prévisions tablaient sur 109,4 millions de dollars. Certes, par rapport à la même période l'année dernière, une baisse de 41% a été constatée. Mais dans la conjoncture actuelle, marquée par la crise économique et financière internationale, et où la plupart des entreprises de rang mondial affichent des pertes et des déficits, les résultats d'OCI sont appréciables. Malgré la récession économique enregistrée à travers le globe, OCI a réussi à être retenu pour des projets de construction pour 710 millions de dollars durant le troisième trimestre 2009- ramenant le montant des contrats décrochés durant les neufs premiers mois de l'année en cours- à 2,81 milliards de dollars. L'entreprise est particulièrement fière de son projet de complexe de fertilisants (urée et ammoniac) en Algérie, achevée à hauteur de 80% jusqu'à présent. Les spécialistes de ce marché estiment que les cours des fertilisants devraient connaître une hausse de 30%. OCI -a donc compris -qu'elle a mis le doigt sur une activité prometteuse. Les Etats-Unis d'Amérique et l'Europe en sont les plus grands marchés demandeurs. A leurs besoins croissants s'ajoutent désormais ceux, en forte hausse, de pays émergents tels la Chine, l'Inde et le Brésil. Pour ce qui est de l'urée, considérée par les spécialistes comme étant le produit privilégié dans la fabrication des engrais azotés, la consommation mondiale a été multipliée par quatre au cours de ces trente dernières années. OCI avait conclu un accord de partenariat avec la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach, pour la création de deux sociétés conjointes dans le cadre du projet du complexe d'Ammoniac et d'urée d'Arzew. Le futur complexe, qui sera composé de trois unités, deux pour la production d'ammoniac et une pour la production d'urée, devra employer en tout quelque 700 travailleurs. Pour ce qui est des capacités de production du futur complexe, elles seront de 2.000 tonnes/jour d'ammoniac pour chacune des deux unités et 3500 tonnes/jour d'urée. C'est une association entre Sonatrach (49%) et Orascom (51%) qui a donné naissance en mars 2007 à une filiale conjointe, Sorfet, la société qui a pour objet la réalisation, l'exploitation et la gestion de ce complexe. Sorfert a signé un contrat d'engineering et de procurement avec un partenaire allemand, UHDE, un contrat de construction avec OCI et une convention de financement avec la Banque extérieure d'Algérie (BEA).