Les participants à une Journée d'étude et de sensibilisation organisée, jeudi à Alger, à l'initiative de l'Association Amel d'aide aux cancéreux ont plaidé pour la nécessité d'améliorer la chaîne de soins du cancer du sein en Algérie. Les femmes atteintes de ce type de cancer «perdent plus de 8 mois entre le dépistage de la maladie et la chirurgie», a affirmé le chef du service sénologie au centre anti-cancéreux Pierre et Marie Curie (CPMC), le Pr Ahmed Bendib à l'occasion de la célébration, chaque mois d'octobre, du mois des Nations Unies pour la lutte contre le cancer du sein. Il a, d'autre part, estimé que les longues intervalles qui séparent les séances de soins exposent les patientes au risque de propagation de la maladie dans le corps. Il a ajouté que 10.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année et 12% des cas traités au niveau du CPMC sont âgés de moins de 35 ans contre 22% âgés de 40 ans, relevant une hausse du taux de prévalence de ce type de cancer d'année en année. Un fonds de lutte contre le cancer Le spécialiste a insisté sur le dépistage précoce de ce type de cancer, soulignant la nécessité de garantir les moyens matériels et humains qui doivent, selon lui, être accompagnés d'une volonté politique. La politique de dépistage précoce doit répondre à une vision globale qui associe tous les acteurs sur le terrain, a indiqué pour sa part, le directeur de la prévention auprès du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, le Professeur Smaïl Mesbah. Il a en outre rappelé à la création d'un fonds de lutte contre le cancer à l'initiative de l'Etat pour la prise en charge de cette maladie et en prévision de la mise en place d'un plan national de lutte contre cette grave pathologie, outre le renforcement des centres de traitement à travers tout le territoire national. Par ailleurs, le spécialiste a plaidé pour la nécessité de coordonner les efforts entre les secteurs public et privé pour assurer une bonne prise en charge des malades et le respect du protocole de traitement. Le docteur Zineb Lounissi, spécialiste en radiologie à Bordeaux (France) et coopérante avec la clinique privée El Azhar a passé en revue l'expérience de cette dernière en matière de prise en charge des personnes atteintes de cancer du sein en Algérie. Elle a souligné qu'entre 60 et 70% des personnes qui se sont rendues à la clinique pour dépistage ou traitement du cancer de sein souffraient de surpoids, qui constitue l'un des facteurs déclencheurs de la maladie. Elle a, par ailleurs, plaidé pour la mise en place d'un protocole de traitement unifié entre les secteurs public et privé et un échange d'informations, notamment en ce qui concerne l'âge d'atteinte, les causes, les facteurs environnementaux et héréditaires, insistant sur l'impératif de créer un réseau de traitement régional.