La ville de Skikda connaît une dégradation visible de son environnement urbain avec la transformation de nombre de ses artères, jardins publics et parkings en sites pour la vente de moutons de l'Aïd El Adha, a-t-on constaté. De petits troupeaux de moutons essaiment les abords des routes et les quartiers, diffusant des odeurs inhabituelles, donnant à l'antique Rusicada des allures de hameau rural où même les véhicules ont du mal à circuler. Les récentes précipitations n'ont pas empêché les maquignons de sillonner les quartiers de la ville avec leurs troupeaux et parfois de louer des garages de somptueuses villas au prix de 70.000 à 90.000 DA pour 15 jours. Abdallah, 55 ans, s'étonne de «l'inconvenance» de son voisin qui n'a pas hésité à louer son garage à un maquignon avec toutes les nuisances sonores et olfactives que cela engendre pour ses voisins. D'autres vendeurs se sont appropriés plusieurs espaces publics sur lesquels ils ont dressé des enclos pour garder leurs troupeaux et placé même des affiches vantant les prix pratiqués sans se préoccuper à obtenir une quelconque autorisation de l'administration. Les services de la commune soutiennent de leur côté que le seul point autorisé de vente de mouton se trouve à la cité Aïssa Boukarma (Sud-ouest de la ville). Ils font également état de la désignation de sept vétérinaires pour le contrôle des bêtes mais avouent aussi leur impuissance à contenir cette «invasion» ovine en passe de transformer Skikda «la belle» en Skikda qui «bêle».