«L'Algérie peut actuellement engager de grands programmes publics pour améliorer le bien-être de sa population, offrir des plans de charges massifs aux entreprises et améliorer les conditions de ses travailleurs», a indiqué hier le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, à l'ouverture des travaux de la 13ème session tripartite tenus à huis-clos, à la résidence Djenane El-Mithak, à Alger. Pour autant, le Premier ministre a averti les partenaires sociaux du gouvernement, l'UGTA et les organisations patronales, que cette politique ne sera fructueuse qu'au prix de réformes à approfondir, d'un consensus plus solide autour de l'intérêt national et d'efforts pour gagner la bataille de la qualité et de la compétitivité. «C'est à ce prix -et à ce prix seulement- que nous atteindrons le statut de pays émergent et que nous garantirons la viabilité à terme de notre politique sociale au bénéfice de notre peuple» a insisté M. Ouyahia. Le Premier ministre a reconnu que «le gouvernement est conscient des efforts qu'il se doit encore de réaliser, lui-même, pour asseoir pleinement l'environnement requis pour la réussite du développement économique et pour donner à notre politique sociale toute la plénitude qui doit être la sienne, y compris en concrétisant l'engagement pris par Monsieur le président de la République en février dernier, en ce qui concerne la revalorisation du salaire national minimum garant ». Le Premier ministre a affirmé que la crise économique mondiale -n'a pas freiné l'élan de développement de notre pays –car, des mesures prudentes avaient été prises par les pouvoirs publics pour libérer le pays de la dépendance financière et épargner des ressources durant les années prospères. «Mais la crise mondiale a sérieusement réduit les recettes du pays, à la suite de la chute des prix du pétrole, une chute qui a également mis à terme à l'illusion d'un pays devenu riche déjà- qui commençait à s'installer indûment- dans certains esprits» a relevé M. Oyahia, comme pour tempérer les ardeurs de l'UGTA et du Patronat. «Face à cette situation, les pouvoirs publics ont réagi pour freiner l'excès d'exportation des capitaux et promouvoir davantage le concours de nos entreprises et de nos ressources humaines à la construction nationale», a rappelé le Premier ministre, indiquant que ces mesures «ont été comprises par nos partenaires étrangers dont nous avons besoin, à charge pour eux de concourir au développement des capacités productives locales». Les patrons, eux, se sont montrés plus réservés sur ces mesures, regrattant le manque de concertations, dans l'élaboration de certaines mesures de la loi de finances complémentaires, notamment l'obligation du crédit documentaire pour toute opération de commerce extérieur, mais aussi la non-prise en charge de leur revendication. «Bien que des engagements aient été pris en commun au terme de la 12ème session tripartite, notamment en matière de réforme du système financier et bancaire, d'adaptation du système fiscal, du foncier industriel, il regrettable de constater que peu d'efforts ont été consentis dans ces domaines. La mise à niveau des entreprises de production nationale a été sélective et n'a touché qu'une infime partie des PME qui vivotent dans l'attente d'une réelle bouffée d'oxygène» a regretté le responsable de la Confédération des industriels et producteurs algériens. Les organisations patronales sont unanimes à regretter- la faible implication des entreprises algériennes publiques et privées -dans la mise en œuvre des différents programmes d'investissements publics a été l'autre point de convergence des représentants du patronat algérien. L'UNEP, dans son constat, relève que les entreprises publiques ont subi depuis les années 80- un grand nombre de contraintes dues-, essentiellement, au conséquences d'une ouverture brutale du marché et à l'absence d'une vision stratégique de développement, ce qui a entraîné, entre autre, une perte, de plus en plus grande, de leur part de marché, une déstructuration financière prononcée, l'absence d'investissement et une forte dépendance vis-à vis des marché extérieurs aux plans des approvisionnements et de la technologie. Alors que Le président de la confédération nationale du Patronat M. Nait Abdelaziz revendique «un véritable plan Marshal au profit de l'entreprise algérienne ». L'UGTA, qui revendique un SNMG à 18.000 dinars, a salué les mesures prises par le président de la République en faveur de l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs, dont la revalorisation du SNMG (salaire national minimum garanti), estimant que ces mesures «concourent à la consolidation de la cohésion sociale». Le Secrétaire de l'UGTA a aussi salué la mise en œuvre du plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, qui repose sur une approche économique dans le traitement du chômage et privilégie l'insertion dans le secteur économique, a enregistré, selon le secrétaire général de l'UGTA, des «résultats prometteurs» en matière d'insertion professionnelle des jeunes, notamment des diplômés universitaires.