Aussi attrayant, voire plus intéressant que le tourisme balnéaire en termes de fréquentation, le tourisme thermal peut placer l'Algérie à l'avant-garde méditerranéenne dans ce domaine. «Avec son potentiel thermal, l'Algérie peut, sans conteste, se positionner dans le marché touristique thermal international, si les investissements nécessaires y sont consentis», a déclaré, hier le ministre du tourisme, Mohamed Benmeradi, à l'ouverture du premier séminaire international sur les nouvelles techniques et spécialisations thermales, à Alger. Lors de son intervention, le ministre a insisté sur la nécessité du développement de l'investissement dans ce domaine, d'autant plus que l'Algérie dispose d'un potentiel énorme en la matière. Il a indiqué que d'immenses perspectives sont ouvertes dans l'investissement thermal, et ce «en raison des retombées socioéconomiques de l'activité thermale, qui produit une véritable richesse et favorise la santé publique». C'est cette double attractivité, de détente et de cure, qui fait du tourisme thermal, une des premières destinations du touriste local et attire même beaucoup de touristes étrangers. Le potentiel existe. Près de 80 stations aménagées, dont 8 complexes gérés par l'Etat, quelques 250 sources exploitables et des centaines de geysers sont recensés à travers le pays. Néanmoins, si le tourisme thermal a, tout le temps, fait partie de la tradition touristique, il n'a bénéficié de la réelle attention des pouvoirs publics qu'à partir du début de ce millénaire, avec l'adoption en 2006, du Schéma Directeur de l'Aménagement Touristique (SDAT) à l'horizon 2030 qui a accordé une place de choix à la filière, en l'inscrivant parmi les filières touristiques à développer et à promouvoir. En termes de chiffres de fréquentation, M. Benmeradi avance le chiffre trois cents mille curistes par an. Néanmoins, ce chiffre semble très en deçà des réalités, puisque «les adeptes du bain thermal sont plus 1,7 million», argumente –t-il. La tenue du séminaire d'hier, organisé en partenariat avec le Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne («P3A»), s'inscrit, selon les organisateurs dans le cadre du Schéma directeur de l'aménagement touristique à l'horizon 2030 (SDAT) visant, entre autres le développement et la promotion de la filière «Tourisme Thermal, de Soins, de Santé et de Bien-être», axée principalement en direction de la demande domestique. Ce séminaire a vu la participation d'une vingtaine de médecins spécialistes dans le domaine venant d'Algérie et de France. En outre, pas moins de 20 autorisations pour l'exploitation des sources thermales au profit d'investisseurs privés, dont deux autorisations pour l'exploitation d'eau de mer ont été délivrées au second semestre 2012. «Ceci dans l'objectif d'encourager l'investissement touristique dans ce secteur qui a été délaissé pendant longtemps», affirme M. Amine Hadj Said secrétaire d'Etat au tourisme. N. Benchaa