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Hamiani à l'issue de l'atelier de réflexion sur le droit algérien en matière de sûreté : « 5% seulement des crédits sont destinés à l'investissement productif»
Selon le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Réda Hamiani, les banques ont plutôt tendance à privilégier le financement des opérations d'importation au détriment des investissements productifs. «La grande majorité des crédits bancaires accordés au secteur privé sert à financer le commerce extérieur au moment où l'investissement productif n'aurait bénéficié que de 5% des concours», a-t-il indiqué. Sous prétexte d'absence de garanties devant assurer leur solvabilité, les PME sont, selon Hamiani, pratiquement exclues du financement qui profite, à contrario, aux opérations d'importation qui bénéficient, paradoxalement de conditions nettement plus souples. Le président du FCE apprécie, cependant, en s'appuyant sur les données de la Banque d'Algérie, le fait que les crédits bancaires dédiés au secteur privé tournent actuellement autour de 1900 milliards de dinars sur 3700 milliards de dinars de la masse de crédits réservée au fonctionnement de l'économie nationale. Ce qui pour lui « es très encourageant ». Ce montant (1900 milliards), précise-t-il, représente plusieurs compartiments tels que les crédits octroyés dans le cadre de l'Ansej et de la CNAC, les crédits a la consommation, les crédits immobiliers. Néanmoins, « on ignore toujours la proportion des crédits dédiés aux PME et à l'investissement productif qui ne représenterait que 5% de l'ensemble des crédits octroyés », lance-t-il à l'issue d'un atelier de réflexion sur le droit algérien en matière de sûreté organisé par le FCE. Et de renchérir : « Ce flou artistique entretenu autour des financements accordés au secteur privé mériterait d'être clarifié «Abordant l'épineuse question de la frilosité des banques à répondre favorablement à la quête de financements des PME, le président du FCE dira que tant que la conception du « baylek » de l'argent prévaut, les banques continueront à faire la fine bouche vis-à-vis des demandes de crédits à l'investissement et, pour remédier a cette situation, Hamiani recommande la création d'une banque privée d'investissement qui engage ses propres capitaux. Appel à la révision du droit algérien des sûretés Le droit algérien des sûretés doit être reformé dans sa globalité afin que les garanties exigées par les banques pour les crédits ne soient plus une entrave à l'accès des PME aux financements. C'est du moins ce qui ressort de l'atelier de réflexion sur le droit algérien en matière de sûreté qui a regroupé plusieurs experts en la matière. Ces experts préconisent à cet effet de prendre en considération certaines propositions formulées en 2009 par la commission de révision du code civil. Il s'agit, entre autres, d'unifier dans un seul texte réglementaire toute la législation régissant les sûretés aujourd'hui morcelées et éparpillés dans une multitude de textes, simplifier les procédures d'enregistrement et de publicité des sûretés réelles, mettre au cœur de la loi la protection des intérêts solidaires des prêteurs et des emprunteurs pour favoriser le développement des opérations de crédits aux entreprises. Il s'agit aussi de mettre en cohérence le cadre juridique, rééquilibrer les droits des créanciers prêteurs face aux privilèges spéciaux tels que définis aujourd'hui par la loi et veiller à ne pas faire du coût effectif de la sûreté un élément rédhibitoire.