Les investisseurs dans le secteur de l'éner-gie boudent l'Algérie. Ce constat a été confirmé par l'échec de la dernière opération d'attribution de permis de production et de production d'hydrocarbures. Sur les dix licences mises aux enchères, seules trois ont trouvé preneurs, à savoir des consortiums menés par les groupes pétroliers Total, CNOOC et Repsol. En 2008, une autre opération organisée avant celle-ci, a connu le même sort ; l'attribution de seulement quatre permis sur 16 proposés. Les compagnies ENI (Italie), Gazprom (Russie), British Gaz (Grande Bretagne) et EON Rhurghaz (Allemagne) avaient obtenu décembre dernier quatre périmètres de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures. Ces périmètres sont situés dans le Sud algérien, deux dans le bassin de Gourara (Kerzaz et Guern Guessa) et les deux autres dans le bassin de Berkine (El Assel et Rhourde Bouyakoub). Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, était embarrassé par cette situation inquiétante, exprimant du bout des lèvres sa satisfaction. Il a toutefois expliqué ce peu d'engouement des majors pour l'Algérie par les «circonstances particulières» qui prévalent actuellement, notamment les séquelles de la crise financière et économique mondiale et l'instabilité du marché international du gaz. Pourtant, l'Algérie croyait avoir saisi les leçons avec le résultat peu reluisant de la première opération d'attribution. Le pays avait décidé d'apporter des changements dans ses conditions d'octroi de licence gazières et pétrolières afin d'attirer davantage d'investisseurs. Les opérateurs n'étaient pas nombreux au portillon. L'Algérie ne souhaitait pas voir ce scénario se rééditer. D'autant plus que l'on assiste à un désinvestissement dans le secteur de l'énergie. Ceci en raison de la baisse importante de la demande induite par la crise économique et financière internationale ayant provoqué une forte baisse des prix du baril de pétrole. Par conséquent, des revenus des entreprises du secteur. Les rectifications ont touché certains éléments concernant la soumission. Le département de l'énergie avait même lancé des discussions avec les compagnies pétrolières et gazières afin de déterminer les raisons de ce peu d'intérêt à ces permis. A l'époque, l'on pensait que ces compagnies jugeaient le cahier des charges trop contraignant, mais la suite des évènements a démontré que le problème était beaucoup plus profond que ça. L'appel d'offres du mois de décembre avait la particularité d'être le premier après l'entrée en vigueur de la très controversée nouvelle Loi sur les hydrocarbures qui a été promulguée en 2006. Ce texte réglementaire prévoit entre autres d'assurer une participation minimale de 51% à la compagnie pétrolière nationale Sonatrach -dans tous les contrats signés avec des entreprises étrangères- pour l'exploration gazière et pétrolière. Certaines entreprises étrangères se plaignent de la taxe sur les superprofits lorsque les cours du pétrole dépassent les 30 dollars, introduite par l'Algérie au moment où les prix atteignaient des seuils record. L'Algérie est à la 15ème position en termes de réserves de pétrole et couvre 13% des importations de gaz de l'Europe. De nombreuses entreprises étrangères sont présentes en Algérie dans le secteur de l'énergie dont les plus prestigieuses sont BP, Amerada Hess, Statoil, Anadarko Petroleum Corp, Repsol, Total et Gazprom. La moitié du domaine minier algérien, d'une superficie de plus de 1,5 million de km⊃2;, est encore inexplorée. Le nombre de puits forés par 10.000 km⊃2; est de 9, alors que la moyenne mondiale est de 100 puits pour 10.000 m⊃2;.