Devant l'accumulation des déchets ménagers à tout bout de champ, favorisée, comme de coutume durant les jours de fête, des habitants de la nouvelle ville de Tizi- Ouzou, incommodés par les montagnes d'ordures qui ont envahi leurs quartiers, n'ont rien trouvé de mieux que de procéder, sur place, à l'incinération des détritus. Durant les deux journées de l'Aid El Fitr, le même «spectacle» s'offrait à la vue dans les quartiers La Tour, des Amyoud, des 2000 et 600 logements et à la cité la Carrière : des colonnes de fumée s'élèvent dans le ciel et emplissent l'environnement d'odeurs nauséabondes se dégageant de déchets en combustion, après avoir fermenté des jours durant sous un soleil de plomb. Outre les bruits d'explosion de bombes de (flytoxe) sous l'effet de la chaleur, ces incendies prennent, parfois, une envergure incontrôlable, en se propageant dans les herbes sauvages recouvrant les espaces verts, qui ne sont jamais pris en charge, faute d'organisme approprié pour leur traitement. Le recours à cette «purification de l'environnement par le feu est un procédé que nous réprouvons et nous n'ignorons pas ses désagréments et son incompatibilité avec la vie en milieu urbain, mais avons nous d'autres alternatives pour se débarrasser de ces ordures qui nous empoisonnent la vie» , se sont interrogés des citoyens de la cité La carrière , qui y voient en «ces signaux de fumée émanant de ces incinérations, un moyen d'interpellation des autorités concernées sur l'état déplorable de l'environnement». «Les citoyens qui n'ont jamais rechigné pour participer aux actions de volontariat initiées par les pouvoirs publics pour le nettoiement de la ville, ont quand même droit à de meilleurs égards» ont fait remarquer des membres d'une association écologique de la nouvelle ville . Depuis la fermeture de niches à ordures attenantes aux bâtiments de cette agglomération urbaine, les ordures ménagères «semées à tous vents» ont fini par donner lieu à une multiplication de dépotoirs sauvages, favorisée par l'insuffisance de bacs à ordures, malgré un programme de distribution mis en place par l'APC. Questionné sur ce phénomène de décharges anarchiques par la revue « Regard sur la Kabylie», éditée par la direction de la jeunesse et des sports, le maire de Tizi-Ouzou, M. Ouahab Ait Menguellat a reconnu qu'on «ne peut pas vraiment accuser les citoyens d'incivisme si nous, autorité publique, ne mettons pas à leur disposition les moyens nécessaires, à même de permettre une meilleure collecte des déchets(…)».