L'amélioration de la croissance du secteur hors-hydrocarbures fait depuis longtemps partie des priorités du gouvernement algérien, la dernière avancée en la matière étant le projet de construction prévue pour l'année prochaine de huit zones industrielles pilotes. Ces parcs industriels constituent la première série d'un programme national plus vaste qui prévoit l'établissement de 42 zones industrielles dans 34 provinces algériennes d'ici 2017 et s'inscrivent dans le cadre d'une campagne visant à stimuler l'investissement et l'innovation dans le secteur manufacturier. Le projet, piloté par le Ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise, et de la Promotion de l'Investissement, s'attache tout particulièrement à la création d'activités industrielles dans des régions peu peuplées et mal desservies, notamment les Hauts Plateaux et les régions du sud, afin de renforcer l'emploi et d'augmenter les revenus en dehors des grandes zones urbaines. Les appels d'offres publics ont été lancés Les autorités ont lancé une série d'appels d'offres en avril et mai portant sur les études d'aménagement et les travaux de viabilisation des huit sites choisis. L'Agence Nationale d'Intermédiation et de Régulation Foncière (ANIREF) procède actuellement à l'examen des offres et les premiers parcs devraient être opérationnels au début de l'année prochaine. Le développement du secteur industriel algérien constitue une priorité économique pour le gouvernement ; parmi les segments visés, on peut citer les industries agro-alimentaire, mécanique, pharmaceutique et le segment de la construction de matériaux. Les nouveaux parcs industriels devraient contribuer à pallier le manque de terrains disponibles pour de tels projets, qui constitue un problème majeur pour le secteur. Hassiba Mokraoui, la Directrice Générale de l'ANIREF, a indiqué que l'agence souhaite mettre en place des partenariats entre des entreprises étrangères et nationales pour ces projets, dans le cadre d'une politique visant à encourager le transfert des connaissances et à promouvoir le développement des entreprises de construction et des bureaux d'études techniques. Les sites pilotes ont une superficie totale de 2500 hectares et quatre d'entre eux sont situés vers le nord du pays, à Tizi Ouzou, Relizane, Ain Temouchent et Mostaganem. Trois autres parcs seront construits à Batna, Médéa et Djelfa, dans la région semi-aride des Hauts Plateaux, et le huitième est prévu pour Ouargla, dans le sud désertique, où les infrastructures industrielles et économiques en général sont les moins développées. Projets sur le long terme Selon l'agence nationale de presse, les zones industrielles devraient recevoir un investissement d'environ 88 milliards de dinars (17,9 milliards d'euros) sur une période de 5 ans jusqu'à ce que le projet soit mené à terme. Vingt-sept de ces 42 parcs seront situés dans les régions côtières du nord, à proximité des grandes villes algériennes où l'activité économique est la plus élevée. La région des Hauts Plateaux accueillera à terme dix de ces zones industrielles et les cinq restantes seront situées dans le sud. Nombre de ces parcs seront spécialisés dans un secteur déterminé, comme le site de Sidi Bel Abbès, axé sur le secteur électronique, ou Blida, destiné au développement de l'industrie agro-alimentaire. Des appels d'offre publics portant sur les études techniques et l'aménagement des terrains devraient bientôt être lancés : il s'agit là de la phase suivante du projet, qui prévoit neuf parcs supplémentaires. Les sites s'étendront sur 2526 hectares au total et seront construits à M'sila, Sidi Bel Abbès, Jijel, Adrar, Bechar, Biskra, Sétif, Saida et Naama. Les appels d'offres portant sur les 25 sites restants seront annoncés dans les années à venir, au fur et à mesure de la mise à disposition des terrains publics. En août, l'ANIREF a indiqué qu'il n'était pas exclu que l'agence envisage d'aller plus loin que le projet initial de construction de 42 parcs, dans la mesure où la demande de foncier augmente et dépasse l'espace disponible dans les zones de production actuelles. Une demande de foncier en hausse Dans le cadre de la stratégie industrielle du pays, les entreprises doivent déposer leur demande de permis de construire au niveau provincial auprès des Comités d'Assistance à la Localisation et à la Promotion des Investissements et à la Régulation du Foncier (CALPIREF) qui sont gérés par l'ANIREF. D'après l'agence, la demande de foncier industriel a augmenté au cours des derniers mois. Les CALPIREF ont examiné 4176 dossiers au premier semestre 2013, ce qui représente une hausse de 53% par rapport à la même période l'an dernier. L'ANIREF a déclaré que les projets industriels passés en revue lors des six premiers mois de 2013 pourraient donner lieu à un investissement total de 112 milliards de dinars (22,81 milliards d'euros) et à la création de 50 000 emplois potentiels. La hausse prévue des activités industrielles est bon signe pour les projets de développement du gouvernement. Toutefois, l'indice de la production industrielle de l'Office National des Statistiques (ONS) a chuté de 0,5% en glissement annuel au premier trimestre 2013, soulignant les défis auxquels le secteur est confronté. Une enquête d'opinion réalisée par l'ONS auprès de 740 entreprises industrielles des secteurs privé et public énumère un certain nombre de problèmes qui auraient bien pu contribuer à ce ralentissement. Les ruptures d'approvisionnement en matières premières et les coupures d'électricité, un manque de qualification des ressources humaines et la politique restrictive du gouvernement algérien en matière d'investissements ont été mentionnés comme étant des obstacles au développement. Le secteur industriel va continuer à rencontrer de tels défis sur le court terme, en particulier dans les régions du centre et du sud. Mais les efforts déployés pour faciliter l'accès au foncier pour les investissements industriels devraient contribuer à donner un nouveau souffle au nombre croissant de projets en cours d'élaboration.