L'Algérie envisage d'augmenter ses capacités de raffinage de 60% les cinq prochaines années afin de pouvoir répondre aux besoins grandissants du marché local. Elles devraient atteindre 800.000 barils par jour à l'horizon 2015, contre 500.000 actuellement. Cet objectif sera atteint grâce notamment à la réception dans cinq ans de la raffinerie de Tiaret dont la capacité est de 15 millions de tonnes métriques par an. L'Algérie compte également lancer un vaste programme de réhabilitation des raffineries existantes à travers le pays. Ce programme -pour lequel des investissements importants- seront consentis devra permettre d'augmenter de 50 % ses capacités d'ici les trois prochaines années pour atteindre les 30 millions de tonnes en 2012. La compagnie pétrolière nationale, Sonatrach exploiterait, à elle seule, quatre raffineries d'une capacité globale de 450.000 barils par jour. Mais cette production s'avère insuffisante, étant donné que l'Algérie importe des produits raffinés -tel que le diesel- pour combler le déficit entre la demande nationale et l'offre locale. L'Algérie mise aussi sur la raffinerie de Skikda pour augmenter ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL). Cependant, la réception de cette importante infrastructure connaîtra deux ans de retard. Les livraisons de ce produit énergétique à partir de cette unité ne commenceront qu'à partir de 2013. Il était initialement prévu qu'elle soit mise en service en 2011. La réalisation de la raffinerie de Skikda a été confiée à KBR Inc, société d'ingénierie américaine, ancienne filiale de la prestigieuse multinationale Halliburton Co. L'usine en question exportera près de 4,5 millions de tonnes. Elle remplacera notamment les unités détruites par une explosion en 2004 dont laquelle ont péri une vingtaine de personnes. Sonatrach va financer intégralement la construction de l'usine. Lors de cet incident, trois des six dits-trains de production ont été totalement détruits et un autre a été gravement endommagé lorsqu'une chaudière de l'une des unités a explosé en janvier 2004. Les trois autres unités ont pu poursuivre leurs activités normalement. Outre l'unité de Skikda, une usine de GNL est en cours de réalisation à Arzew. Sa production destinée à l'exportation sera approvisionnée à partir du gisement de Gassi Touil. Ce dernier sera opérationnel à «peu près en même temps» que celle de Skikda, selon le ministère de l'énergie. Mais là aussi, le projet a connu quelques désagréments suite à la résiliation du contrat de développement du projet intégré de Gassi Touil signé en 2004 entre Sonatrach et les compagnies espagnoles Repsol et Gas Natural. Sonatrach a mis fin à ce partenariat pour non- respect des clauses contractuelles et a eu recours à l'arbitrage international pour demander réparation à ces deux entreprises. Le contrat stipule que le projet devait être réceptionné en 2009. Repsol et Gas Natural ont revu à la hausse la durée des travaux pour ramener la date d'achèvement du projet à fin de 2012 au plus tôt.