Le programme quinquennal 2010-2014 consacre au secteur de l'agriculture des financements de l'ordre de 1 000 milliards de DA qui s'inscrivent dans la dynamique de renforcement de la politique de soutien agricole engagée depuis une dizaine d'années. Notons dans ce sens que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a récemment indiqué que cette enveloppe est destinée à "encourager et améliorer la production agricole et servira entre autres à débourser 130 milliards de dinars pour l'appui à la filière agricole comme les céréales, le lait et la pomme de terre, 60 milliards pour le renouveau rural et 14 milliards pour les ressources humaines et le développement de leurs capacités". Pour le ministre, l'Algérie dispose à présent d'une politique "claire en matière de développement agricole grâce notamment à la loi d'orientation votée en 2008 dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire". A propos de ce dernier point, beaucoup de travail reste à faire puisque les importations même si elles ont baissé, l'Algérie a importé pour "5,4 milliards de dollars en 2009 dont deux tiers sont des céréales et du lait". Et cette année encore en prévision du mois de Ramadhan, les services du département de Benaïssa ont finalisé l'opération d'importation de viandes et des dérogations ont été délivrées aux privés. Toutefois, la performance du secteur a permis de réaliser une disponibilité alimentaire en valeur de plus de "20 milliards de dollars", a expliqué le ministre Benaïssa. Notons que les principaux projets retenus dans le cadre du programme quinquennal ciblent essentiellement la modernisation des techniques et moyens de l'agriculture, la bonification des prix des récoltes, les plantations forestières sur 360.000 hectares pastorales sur 70.000 hectares et oléicole sur un million d'hectares. Ce nouveau programme agricole intervient après la mise en place des fondements politiques du recentrage de la politique du développement agricole et rural et l'introduction en 2008 d'une loi d'orientation agricole qui sert d'un ancrage juridique et d'une feuille de route pour les cinq prochaines années. Le secteur a ainsi redéfini la politique de soutien, engagé une vaste opération d'assainissement, mis fin à la dispersion des acteurs et des moyens et a engagé une opération de renforcement des moyens d'intervention et de contrôle des pouvoirs publics. En termes opérationnels, pour le renouveau agricole, 48 contrats de performances ont été signés avec toutes les wilayas. Le but étant de fixer à chacune d'elle, en fonction de ses spécificités, de ses potentialités et de l'histoire de son développement agricole, les objectifs de production par produits et par année pour la période 2009-2014. Pour appuyer ces contrats programme et impliquer tous les acteurs concernés, le secteur a consacré l'approche filière, qui est mise en œuvre à travers des organisations professionnelles et interprofessionnelles adaptées et mobilisées autour de la mise en œuvre des programmes d'intensification de la production dans les filières stratégiques (céréales, lait, oléiculture, viandes, pomme de terre, tomate industrielle et datte). Afin d'utiliser rationnellement les potentialités existantes, l'Etat a élaboré et lancé des programmes de renforcement du potentiel productif agricole (semences, plants et géniteurs, économie de l'eau et la résorption de la jachère). Le renouveau agricole a concerné également la mise en place d'un système de régulation des produits agricoles de large consommation et la modernisation de l'administration, de l'encadrement technique et des services de puissance publique. Pour le renouveau rural, l'année 2009 a constitué l'année de référence pour la généralisation de la politique de renouveau rural à travers des programmes de développement visant l'amélioration des conditions de vie des ménages ruraux tout en veillant à la préservation des ressources naturelles. Sur le terrain, cela s'est traduit par la signature de contrats de performance pour la période 2009-2014, reposant sur l'approche PPDRI (projet de proximité de développement rural intégré). C'est également dans ce cadre qu'ont été élaborés et lancés cinq programmes de renouveau rural dont les objectifs reposent sur la préservation, l'extension et la valorisation du patrimoine forestier national, la protection des bassins versants (3,5 millions ha), la lutte contre la désertification (20 millions d'ha), la conservation des écosystèmes naturels et la mise en valeur des terres agricoles et forestières (341.000 ha). L'entrée en vigueur de certaines mesures apportées par cette nouvelle stratégie a permis dès 2009, d'obtenir des résultats "exceptionnels" dans la plupart des filières, notamment la céréaliculture qui, à la faveur d'une bonne pluviométrie, a enregistré une production record de 61,2 millions de quintaux dont une partie (orge) va même être exportée. Par rapport à 2008, le taux de croissance en matière de production agricole se situerait à la fin de 2009 autour de 40%, alors que ce taux est de 30% supérieur à celui prévu par les contrats de performance pour l'année 2009 (9,87%).