1ère partie Entre HAMIANI Président du Forum des Chefs d'entreprises - BOURAS, représentant du Conseil Economique et Social et le Docteur MEBTOUL, Expert International -Economiste Le débat contradictoire productif est utile pour l'avenir de l'Algérie. Ne pouvant qu'apprécier cette initiative de la radio algérienne chaîne III chaque intervenant ayant donné son point de vue. Les axes de l'intervention du Docteur Abderrahmane MEBTOUL Quelle sera l'année économique 2010 pour l'Algérie, d'autant plus que le ministre des Finances a annoncé un taux de croissance hors-hydrocarbures de 10% ? Les économistes calculent le taux de croissance comme la somme des valeurs ajoutées des différentes branches par rapport à l'année qui précède. Outre qu'il faille savoir qu'un accroissement par rapport à un taux de croissance faible de l'année précédente donne toujours en valeur relative un taux de croissance faible, même si le taux est supérieur l'année qui suit. Par ailleurs, nous savons que le taux de croissance global du PIB a été officiellement inférieur à 3% entre 2004/2009. La technique connue des économistes – « triangularisation » du tableau d'échange interindustriel- permet de démontrer que les hydrocarbures irriguent presque l'ensemble de l'économie et le segment hors hydrocarbures l'est à plus de 80%. Aussi, le taux de croissance hors- hydrocarbures de 10%, invoqué par le ministre des Finances comme j'ai eu à le préciser largement dans la presse nationale est artificiel, restant aux seules véritables entreprises une participation réelle inférieure à 2/3% hors-hydrocarbures du total du produit intérieur brut (PIB) et ce, malgré une récolte exceptionnelle. Aussi, lorsqu'on invoque un taux de 10%, s'agit-il d'être plus nuancé et plus précis, car le tout tiré par le BTPH dont les infrastructures via la rente des hydrocarbures, ne partageant donc pas l'optimiste du ministre des Finances. Par ailleurs, pour l'Algérie, cette performance est dérisoire, comparée à la dépense publique qui sera clôturée entre 2004/2009 à plus de 200 milliards de dollars. Comparé aux dépenses sur la population, des pays similaires en voie de développement dépensant le 1/3 de l'Algérie ont des taux de croissance plus importants. L'économie algérienne enregistre, selon les rapports internationaux, un taux de croissance inférieur à la moyenne méditerranéenne pour la période 2004/2009. Face à cette situation, la structure productive actuelle rend la croissance volatile et soumise aux chocs externes, les variations du prix du pétrole restant fortes, le prix du gaz lui étant indexé, et rendant difficile une action contra-cyclique à moyen et long terme. Le résultat est donc mitigé en espérant une perspective meilleure entre 2010/2013 et que les 150 milliards de dollars projetés donnent de meilleurs résultats, supposant une réallocation des ressources plus efficace. Le retour au patriotisme économique n'est-il pas la solution ? Je ne suis pas contre un secteur public performent qui s'insère dans le cadre de la logique des valeurs internationales. Mais arrêtons de diaboliser le secteur privé national et international qui est freiné par le cadre environnemental contraignant des affaires, expliquant que tous les rapports internationaux sans exception pour 2008/2009 donnent pour l'Algérie un classement ne reflétant pas ses potentialités, climat détériorée par la bureaucratie, un système socio-éducatif non-adapté, un système financier sclérosé, sans parler du foncier. Car, les assainissements répétés des entreprises avec plus de 3.000 milliards de dinars entre 1991/2009 (trois cents mille milliards de centimes pour un effectif inférieur à 550.000 personnes pour tout le secteur économique public), auquel s'ajoute 325 milliards de dinars pour la Loi de finances 2010, la majorité de ces entreprises sont revenues à la case de départ, démontrant que ce n'est pas une question seulement d'argent. Par ailleurs, qu'en sera-t-il de l'application des Accords de libre-échange avec l'Union européenne, applicable depuis le premier septembre 2005, allant vers un dégrèvement tarifaire zéro horizon 2014. Les fameux champions industriels seront-ils performants en termes de qualité et de coûts, car nous sommes à l'ère de la mondialisation, donc une économie ouverte ? En ce qui concerne l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce « OMC », avec la nouvelle orientation de la politique économique actuelle qui semble privilégier le tout Etat, ce n'est pas pour demain, car allant à contrario de toutes les règles qui régissent l'OMC. A suivre …. NB- Débat à la radio algérienne chaîne III ; thème - les perspectives économiques de l'Algérie 2010/2013- 05 janvier 2010 de 18h15 à 19h -Entre HAMIANI, Président du Forum des Chefs d'entreprises - BOURAS, représentant du Conseil Economique et Social et le Docteur MEBTOUL, Expert International – Economiste.