Les guerres des intérêts en Afrique entre la Chine et les pays occidentaux deviennent de plus en plus virulentes. Désormais, cette guéguerre -qui se voulait uniquement économique- se mue de plus en plus en une vraie guerre idéologique. Entre guerres et guéguerres, les enjeux sont désormais plus idéologiques qu'économiques. La «Chinafrique» est plus que jamais le point nodal des géostratégies occidentales. Les prémisses de cette nouvelle guerre idéologique sur fonds économique sont multiples. En Algérie, les spasmes de la guerre sino-occidentale se sont manifestés dernièrement autour du scandale de corruption de l'autoroute Est-ouest. En effet, un haut responsable chinois a assuré ces derniers jours publiquement que les forces coloniales européennes font un travail de sape des structures idéologiques, politiques, économiques et sociales -pour perpétuer leur présence- dans leurs anciennes colonies. Ce même responsable a déclaré que l'affaire de corruption dont est accusé le holding chinoise « Citic-Crcc » n'est qu'une affabulation montée de toutes pièces par les services de sécurités étrangers français. Pour rappel, le Holding chinois a été accusé d'avoir versé plus de 200 millions de dollars de pots de vin à de hauts responsables politiques algériens. Il faut savoir que la Chine est le troisième fournisseur de l'Algérie. Le volume des investissements chinois pour l'année 2009 représente plus de 800 millions de dollars, selon l'ambassadeur chinois à Alger, Oliu Yuhe. Les échanges commerciaux entre les deux pays s'élevaient à 4,46 milliards de dollars en 2009 (+ 8,8% par rapport à 2008). Quant aux investissements chinois en Algérie, ils ont atteint les 900 millions de dollars. Aussi, 30.000 Chinois vivent actuellement en Algérie. En fait, la réponse de l'Algérie ne s'est pas fait attendre aussi. Les deux pays ont signé il y a quelques jours un important accord économique et technique et un autre sur l'entraide dans le domaine judiciaire civil et commercial, à l'occasion de la visite du ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi. Les deux accords ont été signés par le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci et son homologue chinois Yang Jiechi, arrivé en milieu d'après-midi à Alger pour une visite de 48 heures. Mourad Medelci a déclaré que la coopération entre l'Algérie et la Chine «est plus que satisfaisante, voire exemplaire». «Je souhaite que la signature de ces deux accords soit le point de départ d'une coopération beaucoup plus riche», a affirmé M. Medelci à l'issue de la signature de ces accords. M. Jiechi a estimé que les deux accords «seront bénéfiques pour le renforcement des relations entre les deux pays. Et si Karl Marx avait raison : la Chine serait les Etats-Unis de demain En 2008, la 4ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine de Charm el-Cheikh, en Egypte a été suivie par la visite impromptue dans la semaine du président des Etats-Unis, Barack Obama. Ces deux grands événements montrent que la Chine occupe une place de plus en plus importante dans le monde. Elle produit sur celui-ci une influence de plus en plus grande. Il existe effectivement entre la Chine et l'Occident certaines contradictions dissimulées qui pourraient exploser à tout moment. L'Occident pense que celle-ci est en train de menacer ses intérêts en Afrique -en s'introduisant dans les sphères de son influence- et surtout qu'elle soit devenue un dangereux adversaire dans la concurrence commerciale. En fait, la politique économique chinoise en Afrique se veut d'investissement et non de charité. En effet, l'expression la plus en vogue parmi les Africains : «encore plus de commerce et d'investissements. Pas d'aides». Désormais, l'Occident procède à l'application d'une mesure à double tactique : d'un côté, faire en sorte que la Chine perde sa réputation et son prestige ; et de l'autre côté, faire de grands efforts afin que l'Afrique redevienne le partenaire commercial des pays occidentaux. On laisse entendre que la Chine n'est pas un pays qui respecte les Droits de l'homme. Ceci pour mettre en doute sa réputation et prétendre qu'il est immoral de faire le commerce avec ce genre de pays. Les Africains, quant à eux, ne souhaitent pas que l'Occident s'immisce dans leur gouvernance politique, à leurs Droits de l'homme et au problème de corruption. Un correspondant de Reuters a demandé au Président rwandais Paul Kagame : est-ce que c'est à cause de cela que les pays africains préfèrent la Chine et se sentent plus proches d'elle ? Paul Kagame ne s'est même pas abaissé à dissimuler ses opinions. Il a répliqué que « les seules choses qui l'intéresse ce sont le commerce de son pays et les investissements qui viennent de l'extérieur ». Quelles que soient les étiquettes qu'on cherche à coller à la Chine, on ne peut en aucun cas changer la réalité de l'importance de la Chine dans le monde. Toutes les prémices annoncent que la guerre idéologique entre l'Occident et la Chine sera…le grand conflit de demain. L'enjeu est l'Afrique.