Avec des indices financiers positifs et des indicateurs macroéconomiques inquiétants, l'Algérie présente une économie fragile au potentiel énorme. Avec des indices financiers positifs et des indicateurs macroéconomiques inquiétants, l'Algérie présente une économie fragile au potentiel énorme. Les hydrocarbures représentent le tiers du PIB, la presque totalité de nos exportations et plus de la moitié des recettes fiscales de l'Etat. C'est une économie de rente prometteuse. Parallèlement, d'importantes réserves de changes et un taux d'endettement quasi nul permettent d'espérer l'entame d'une nouvelle politique pour l'instauration d'une économie revisitée. Cette bipolarité ne peut continuer. L'Algérie est donc à la recherche d'un nouveau modèle économique basé sur la diversification des investissements. Mercredi, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a adressé un message direct au nouveau gouvernement l'appelant à tirer profit des expériences vécues avec les plans quinquennaux précédents tout en associant les différents intervenants nationaux pour mettre en place une nouvelle politique d'investissements permettant de diversifier les ressources en matière de PIB et d'emplois. Ainsi, les chefs d'entreprises, les universitaires et les syndicats doivent se concerter pour trouver l'équation idéale pour l'instauration d'un climat des affaires favorable à l'investissement national et étranger, à même de favoriser la création d'emploi avec l'émergence d'un tissu économique blindé et industrialisé grâce à des entreprises innovantes, étroitement liées à la recherche universitaire. Ce nouveau plan quinquennal de développement 2015-2019 peut tirer profit des réserves de change de près de 200 milliards de dollars, des avoirs du FRR estimés à plus de 5.600 mds de DA et une dette extérieure quasi nulle. 2015-2019 sera donc la période qui marquera la rupture avec les politiques précédentes, dans la quête de développement d'une économie compétitive et diversifiée, même si le plan s'inscrit dans la continuité des programmes de développement et d'investissements précédents. Le chef de l'Etat a affirmé que l'élaboration de ce programme se fera en concertation avec tous les acteurs économiques aux niveaux national et local en tenant compte des expériences du passé afin d'améliorer sa mise en œuvre et son efficacité. Actuellement, les indicateurs sont au beau fixe, mais la dépendance aux hydrocarbures marque toujours notre économie. Certains pays occidentaux nous envient même notre solidité financière, consolidée grâce à la manne pétrolière. L'Algérie affiche une croissance moyenne de plus de 3% face à un endettement inférieur à 13% du PIB. Cependant, le pétrole et le gaz représentent 30% du PIB, 95% des recettes en devises et 60% des recettes fiscales. C'est dire qu'une baisse du prix de l'or noir plongerait notre économie dans l'agonie. La solution est donc la diversification et pour laquelle l'Algérie ne manque pas de faire appel à l'investissement étranger avec option de transfert de technologies. Cette option est affirmée officiellement. Le ministre de Commerce Amara Benyounès avait affirmé avant l'élection présidentielle quand il était ministre du développement industriel, que «le défi du pays est de passer d'une économie rentière, qui dépend à 98% des hydrocarbures, vers une économie de production diversifiée». Et de préciser que l'Algérie compte associer les IDE : «Cela passe par une politique de ré-industrialisation du pays et par une politique de partenariat, notamment avec les grands groupes étrangers». Cependant, l'amélioration du climat des affaires doit commencer par la levée des contraintes à l'investissement local en répondant aux exigences des patrons qui ne cessent de critiquer les obstacles bureaucratiques. Pour les investissements étrangers, plus de libéralisation avec une possible révision de la règle 51/49% semblent inévitables. Un changement profond devra être opérer dans le sillage de la nouvelle génération des réformes financières, avec comme objectif le développement du marché des valeurs (Bourse) ainsi qu'une nouvelle ouverture au marché mondial avec l'OMC en ligne de mire. Il faut savoir que les trois plans lancés depuis 2001 ont permis de réaliser une meilleure croissance économique et d'amorcer le développement économique et social du pays. Le programme de soutien à la relance économique a été mené en 2001 avec nos propres moyens dans un contexte de baisse des prix du pétrole et de raréfaction de ressources financières. Mais en 2005, notre pays a pu consolider le processus de développement amorcé en 2000 grâce à un volume d'investissement qui a frôlé les 200 milliards de dollars durant la période allant de 2005 à 2010. Un troisième plan de 286 milliards de dollars pour la période 2010-2014 a été inscrit par la suite. Et il a consacré une enveloppe de 130 milliards de dollars pour le parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau. A présent, un nouveau modèle économique s'impose pour consolider les acquis.