Le Général Larbi Belkheir est décédé ce jeudi à l'âge de 72 ans.On l'appelait le … «Cardinal»Le général Larbi Belkhir est mort. Le «parrain», «l'architecte du système algérien», comme se plaisent à le nommer certains, s'est éteint à l'âge de 72 ans. La biographie du Machia-vel algérien reste entou-rée de mystères et de spéculations. Entre les considérations hagiographiques, les non-dits, les anathèmes, les secrets d'Etat et les spéculations, Larbi Belkheir reste un homme opaque, à l'image du sérail. En 1978, à la mort de feu président Houari Boumediene, il fait partie de l'aréopage des hauts gradés qui désignent Chadli Benjedid pour lui succéder. Commandant de l'École des ingénieurs et techniciens d'Algérie (Enita) depuis 1975, il sera parmi le cénacle des généraux qui décident de la succession du défunt Boumediene. Il devient le chef de cabinet du nouveau chef de l'Etat, Chadli Benjedid. La rumeur révèle que le général Larbi Belkheir aurait gouverné l'Algérie au temps de Chadli Benjedid, où il a occupé le poste de secrétaire permanent du Haut Conseil de Sécurité -avec le rang- de conseiller à la présidence de la République, entre 1980 et 1982 pour ensuite devenir directeur de cabinet du président entre 1986-1989, puis secrétaire général de la présidence de la République. Après deux décennies passées à la présidence, Larbi Belkheir est devenu un homme de réseaux. Les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac s'adressaient directement à lui. On lui attribue l'affaire Daewoo pour financer la campagne électorale de Jacques Chirac, comme le révèle la chaîne de télé Canal+. Il fera partie «agissante» des généraux appelés communément les «Janviéristes». Dans l'affaire de l'assassinat de feu Mohamed Boudiaf, le complot et Larbi Belkhir sont le refrain du lamento de ce drame national. Avec l'arrivée du Général Liamine Zeroual à la Présidence, Larbi Belkhir sera écarté et contraint à l'exil en Suisse. L'exil durera 5 ans. Le journal «Liberté» a accordé un long papier au défunt. Il relate l'épisode du retour inespéré d'Abdelaziz Bouteflika au pouvoir. «C'est alors que survient le phénomène Bouteflika. Les jours de Zeroual sont comptés et c'est Belkheir, encore une fois, qui est chargé de faire le service après-vente. Paris, Washington, Genève, Londres ou Riyad, Belkheir se démène avec ses réseaux extérieurs pour faire admettre un changement structurel du régime. Les décideurs sollicitent son carnet d'adresses et ses contacts de haut niveau. Il faut rassurer et expliquer. Belkheir fera un travail remarquable qui allait pourtant sonner le glas de sa carrière politique», lit-on dans le quotidien Liberté. Après avoir pu réussir l'installation de Bouteflika, il sera son chef de cabinet. D'après les sons de cloches du sérail, les deux hommes ne se sont pas en odeur de sainteté. Larbi Belkheir sera affecté au poste d'ambassadeur d'Algérie à Rabat. Fonction qu'il n'assurera guère, évoque-t-on. Nous sommes en 2005. Larbi Belkheir, coupé des milieux de décision, perd alors peu à peu son influence. La maladie fera le reste. Durant la guerre de Libération, le défunt est affecté à l'instruction au sein de l'ALN, a commandé le 45e bataillon dans la zone Sud, après qu'il ait déserté l'armée française. Il était un DAF (Déserteur de l'armée française), en empruntant le jargon de l'époque. Après le 5 juillet 1962, il a occupé le poste de chef d'état-major à Ouargla et celui de la deuxième Région militaire, avant d'être nommé, en 1975, commandant de l'École des ingénieurs et techniciens d'Algérie (Enita).