Le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (CNPPDH), Farouk Ksentini, a émis, jeudi, à Alger, le vœu de voir le président de la République appliquer l'amnistie générale dans le cadre de la réconciliation nationale. «Je souhaite que le président Bouteflika aille dans le sens de l'application de l'amnistie générale dans le cadre de la réconciliation nationale, parce que nous devons absolument en finir avec les pages noires de notre histoire et en ouvrir d'autres», a déclaré M. Ksentini, insistant sur la nécessité de voir la réconciliation nationale s'étendre à cette question. Animant une table-ronde au forum d'El Moudjahid, il a, par ailleurs, estimé que la réconciliation nationale «ne doit abandonner personne au bord de la route. Elle doit être approfondie et cela relève du domaine du possible», ajoutant: «nous allons œuvrer dans ce sens». «Telle qu'elle est envisagée par le président de la République, l'amnistie générale est soumise à deux conditions: les terroristes doivent, d'abord, se rendre et ce n'est que par la suite que la question doit être soumise à l'approbation du peuple, par la voie référendaire», a expliqué M. Ksentini. Il a également indiqué que la réconciliation nationale n'a «ni vainqueur ni vaincu», estimant que «toutes les violences du monde se sont terminées par une amnistie générale». Qualifiant cette démarche de «démocratique, généreuse et réaliste», M. Ksentini a estimé le nombre de terroristes en activité à «300 ou 400», qui, s'«ils déposent leurs armes, peuvent revenir à la vie normale, et se recycler dans la société», a-t-il dit. Abordant, par ailleurs, le respect des droits de l'Homme en Algérie, le président de CNPPDH a estimé que ceux-ci sont beaucoup plus respectés encore qu'auparavant et, ils le seront davantage, si nous nous y appliquons», soulignant l'importance de prendre en charge le statut de la femme et les droits sociaux. Interrogé, enfin, sur les prisonniers algériens détenus à Guantanamo, le président de CNPPDH a déclaré qu'ils peuvent revenir en Algérie s'ils le souhaitaient.