Evoquée à maintes reprises lors de la campagne électorale de la dernière présidentielle par tous les candidats en lice avec des approches différentes, la question de l'amnistie générale est sur le devant de la scène. C'est Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNPPDH), qui vient de prôner l'option de l'amnistie générale comme prolongement de la politique de la réconciliation nationale. Animant, jeudi dernier, une conférence-débat au centre de presse d'El Moudjahid, M. Ksentini a présenté les contours et les formes qui précéderont la concrétisation du projet de l'amnistie générale. «Je souhaite que le président Bouteflika aille dans le sens de l'application de l'amnistie générale dans le cadre de la réconciliation nationale, parce que nous devons absolument en finir avec les pages noires de notre histoire et en ouvrir d'autres», soutient M. Ksentini. Il ajoutera que «la réconciliation nationale ne doit abandonner personne au bord de la route. Elle doit être approfondie et cela relève du domaine du possible». Le conférencier a expliqué par la suite que l'amnistie générale ne se fera pas sans certaines conditions. Le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme dit à ce propos que «telle qu'elle est envisagée par le président de la République, l'amnistie générale est soumise à deux conditions : les terroristes doivent, d'abord, se rendre et ce n'est que par la suite que la question doit être soumise à l'approbation du peuple, par la voie référendaire». Estimant que cette voie est incontournable, Farouk Ksentini a déclaré que toutes les violences du monde se sont terminées par une amnistie générale. A propos de la question des droits de l'Homme, le conférencier note que l'Algérie a accompli un grand pas dans la mesure où la situation s'est considérablement améliorée comparativement aux années précédentes. M. Ksentini ajoute que les droits de l'Homme seront respectés davantage «si nous nous y appliquons». L'orateur est revenu également sur l'importance de prendre en charge le statut de la femme ainsi que les droits sociaux des citoyens. Au sujet des Algériens prisonniers à Guantanamo, Farouk Ksentini s'est voulu évasif en déclarant qu'«ils peuvent revenir s'ils le souhaitaient». A. Y.