Donnée pour moribonde au début du millénaire, l'industrie textile algérienne commence à se ressusciter. En effet, elle a connu une nette augmentation, durant le 3ème trimestre 2009, selon une enquête d'opinion réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprises. L'activité industrielle des textiles et cuirs a repris durant le 3ème trimestre 2009 avec une hausse de la demande en produits fabriqués et ce, malgré la baisse des prix de vente», relève-t-on de cette enquête. Toutefois, le textile et le cuir constituent un des secteurs qui ont reçu de plein fouet les effets de la libéralisation du marché. Malgré les restructurations successives, la dernière en date a eu lieu en 1998, il est toujours en crise…Une restructuration est donc nécessaire. Pour revenir à l'enquête de l'ONS, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle, «les capacités de production sont utilisées à plus de 75% par presque l'ensemble des entreprises des cuirs et par près de 95% de celles des textiles». La totalité des chefs d'entreprises des cuirs et près de 68% de ceux des textiles déclarent avoir satisfait toutes les commandes reçues et ils leurs subsistent des stocks de produits fabriqués, situation jugée «normale» par l'ensemble des concernés du secteur des textiles. Le degré de satisfaction des commandes reste égal à la demande exprimée pour l'ensemble du potentiel de production des deux secteurs. Seulement près de 5% des entreprises des textiles et plus de 4% de celles des cuirs ont connu des ruptures de stocks, induisant des arrêts de travail (inférieurs à 10 jours pour l'ensemble des concernés du secteur des cuirs et à moins de 29 jours pour ceux des textiles). Selon les représentants des deux secteurs, l'approvisionnement en eau est suffisant. Par ailleurs, plus de 67% du potentiel de production du secteur des cuirs ont enregistré des pannes d'électricité causant des arrêts de travail inférieurs à 6 jours pour l'ensemble des entreprises qui ont répondu à l'enquête. Selon l'enquête, l'état de la trésorerie «est bon» selon les patrons d'entreprises des cuirs, alors qu'il est jugé «normal» selon ceux des textiles. Par ailleurs, le ralentissement de la demande, les charges trop élevées, l'allongement des délais de recouvrement des créances et les remboursements d'emprunts, continuent d'influer sur la situation de la trésorerie, selon la plupart des chefs d'entreprises des deux secteurs. Équipements vétustes et surexploitation En raison essentiellement de la vétusté et de la sur-utilisation, plus de 87% du potentiel de production des textiles et plus de 62% de ceux des cuirs ont connu des pannes d'équipement causant des arrêts de travail, quoique inférieurs à 6 jours pour l'ensemble des concernés. Les résultats de l'enquête précisent que près de 86% des industriels des textiles ont procédé à des extensions de leurs équipements. Près de 68% des chefs d'entreprises du textile et près de 91% de ceux du cuir déclarent pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements et sans embauches supplémentaires du personnel. Selon les chefs d'entreprises qui ont répondu à l'enquête, les effectifs ont augmenté. Près de la moitié des chefs d'entreprises des textiles jugent que le niveau de qualification du personnel est «insuffisant». Près de 54% des industriels des textiles et près de 91% de ceux des cuirs déclarent pouvoir produire plus en embauchant du personnel. Pour les mois à venir, les industriels des textiles et cuirs prévoient une hausse de leur production et de la demande avec une stabilité des prix. Ils prédisent également une bonne perspective de leur trésorerie, alors que les industriels des cuirs tablent sur une baisse de leurs effectifs contrairement à ceux des textiles. En général, l'activité industrielle en Algérie a enregistré une baisse au 3ème trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent, selon l'enquête de l'ONS.