Le gouvernement algérien ne juge pas actuellement ‘'opportun'' de répondre aux requêtes formulées par l'OMC -en vue de l'adhésion- de notre pays à cette organisation. En plein débat sur les bien-faits ou non de l'adhésion de notre pays à l'OMC, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a confirmé mercredi dernier les hésitations des autorités algériennes vis-à-vis de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation Mondiale du Commerce. Dans un entretien accordé à l'APS, le ministre a indiqué que le gouvernement algérien ne jugeait pas actuellement ‘'opportun'' de répondre aux requêtes formulées par l'OMC -en vue de notre adhésion- à cette institution mondiale. Et pour cause, selon le ministre, entre 2008 et 2009, un total de 96 questions a été formulé de la part de l'UE et des Etats-Unis à l'Algérie, dont une quinzaine ont des incidences directes sur l'économie nationale. Un fait qui expliquerait la frilosité des autorités de l'Etat à répondre de façon hâtive aux doléances de ses futurs partenaires. De plus, en pleine opération d'algérianisation de l'économie nationale, entreprise depuis peu par le gouvernement, il est clair que ces requêtes sont loin de satisfaire à la politique gouvernementale, surtout dans le sillage de la LFC 2009 et autre Loi de finance 2010. Ces requêtes portent notamment sur la réglementation des prix, le double prix du gaz, l'importation des voitures d'occasion, les licences d'importation, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce et sur la taxe intérieure sur la consommation et les subventions à l'exportation. Des sujets sensibles- qui relèvent pour la plupart- d'une «décision de souveraineté». Ainsi, à l'heure actuelle, le gouvernement algérien n'a pas encore jugé opportun de donner une réponse définitive aux questions de l'OMC, questions extrêmement pertinentes», a déclaré M. Djaaboub. Il estime, en outre, que jusqu'ici, ces requêtes «ne sont pas acceptables, car elles auront des répercussions négatives sur l'économie nationale». Toutefois, le ministre a tenu à souligner que ces entraves ne remettent pas en cause le principe et l'option d'aller à l'OMC. France-Algérie: je t'aime, moi non plus Pour rappel, l'Algérie a entamé le processus d'adhésion à l'ex-GATT en 1987. Elle a mené dix rounds de négociations multilatérales. Près de 1.600 questions relatives à notre système économique ont été traitées et pas moins de 93 réunions bilatérales avec 21 pays ont été tenues. Selon le site d'information TSA, le ministre du Commerce n'a pas été très tendre envers les partenaires français, qu'il aurait accusé d'aimer l'argent des Algériens, «mais pas les Algériens». «Je suis au regret de dire que notre partenaire français aime bien le marché algérien. Il adore l'argent des Algériens, mais il n'aime pas autant les Algériens», aurait déclaré jeudi El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, lors d'un point de presse au Centre national du registre de commerce (CNRC). Selon le ministre, les Algériens, qui ont importé 6 milliards de dollars en 2009 de la France, se retrouvent aujourd'hui parmi les ressortissants des pays à risques. Pire encore, et paradoxalement, les hommes d'affaires algériens donnent rendez-vous à leurs partenaires français … à Tunis. Ceci pour pouvoir conclure des marchés- faute de visas- alors que cela y va des intérêts des Français en grande partie. «En même temps, les hommes d'affaires européens circulent librement et sans passeport dans l'espace Schengen». Ce qui est évidemment inacceptable, a souligné M. Djaaboub.