L'adhésion de notre pays à l'OMC semble, une fois de plus, reportée. En effet, le gouvernement algérien ne juge pas actuellement «opportun» de répondre aux requêtes formulées par l'OMC en vue de son accession à cette organisation. «A l'heure actuelle, le gouvernement algérien n'a pas encore jugé opportun de donner une réponse définitive aux questions de l'OMC qui sont extrêmement pertinentes», a déclaré le ministre du Commerce lors d'un point de presse organisé en marge de sa visite effectuée au Centre national du registre du commerce (CNRC). «Le ministère du Commerce transmettra en temps opportun les réponses aux 96 questions émanant de l'Union européenne et des Etats-Unis une fois qu'il recevra la directive nécessaire», a précisé la même source qui rappelle que la décision d'accession à cette organisation relève «de souveraineté nationale». Dénonçant «les deux poids deux mesures» des pays membres de l'OMC à l'égard de certains pays, tels que l'Algérie, en ce sens que «ceux qui sont au sein de l'OMC sont cruels avec ceux qui n'en sont pas membres (...) Entre eux, ils s'accordent des largesses mais sont fortement exigeants avec ceux qui frappent à leur porte». La même source a déploré l'absence «d'une feuille de route toute prête» à appliquer sur les Etats désireux d'adhérer à l'OMC. S'agissant du contenu précis de ces requêtes, Djaaboub a fait savoir qu'elles portent notamment sur la réglementation des prix, le double prix du gaz, l'importation des voitures d'occasion, les licences d'importation, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, et sur la taxe intérieure sur la consommation et les subventions à l'exportation. Cependant, il a tenu à souligner que ces entraves ne remettent pas en cause le principe et l'option d'aller à l'OMC, estimant que jusqu'ici, ces requêtes «ne sont pas acceptables car elles auront des répercussions négatives sur l'économie nationale». L'autre sujet abordé avec la presse a trait à l'accord d'association avec l'UE. En effet, l'Algérie compte proposer l'amendement de certaines dispositions de l'accord d'association conclu avec l'Union européenne, notamment certains contingents à l'exportation accordés à l'Algérie dans le cadre de cet accord. «Les propositions d'amendement relatives à l'aspect commercial de l'accord vont concerner notamment les contingents de produits algériens exportés vers l'UE sans droits de douanes», a expliqué le ministre, signalant que «les normes imposées pour ces produits sont inaccessibles pour les exportateurs algériens». Lesquels ? Le ministre a cité l'exemple de plusieurs produits agricoles et de pêche dont notre pays veut renégocier les contingents pour faciliter leur placement sur le marché européen. Une réunion est prévue dans ce sens entre le ministère du Commerce et les industriels et les experts pour faire une évaluation des relations commerciales algéro-européennes afin de rectifier certaines dispositions de l'accord. Par ailleurs, le premier responsable du département du Commerce, a fait savoir que la liste négative des produits interdits à l'exportation dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange a été porté à 1 294 produits contre les 1 141 prévus initialement. S. B.