Elle court, elle court, la rumeur sur l'avenir de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy. En difficulté depuis quelques temps, de grands entrepreneurs arabes, dont l'Algérien Issad Rabrab et l'émirati Mohamed Hassan Omran, ont ouvertement déclaré dernièrement être intéressés par son rachat. Entre déclaration, démenti, et contre-démenti, les plus folles rumeurs circulent à ce sujet. France Telecom, CEVITAL, ou même Sonatrach, ils ont tous été cités à un moment ou a un autre comme possibles repreneurs d'OTA, en difficultés ces derniers temps. Et la série de déboires auxquels Djezzy fait face ne fait qu'alimenter ces hypothèses. Depuis que la presse nationale et internationale a rapporté les déconvenues de la filiale algérienne d'OTA, la liste des futurs éventuels repreneurs (majoritairement arabes) ne cesse de s'allonger. Cette semaine, c'est au tour de Mohamed Hassan Omran, PDG d'Emirates Télécommunications Corp (Etisalat), de se lancer dans la bataille. Dans une interview accordée au quotidien des Emirats Arabes Unis, The National, il a déclaré être intéressé par un éventuel rachat de Djezzy, par Etisalat. Cette dernière «est en excellente position, financièrement et opérationnellement, pour saisir cette opportunité», rapporte le site d'information TSA. Pour rappel, toute cette tempête médiatique fait suite, notamment, au litige qu'oppose Djezzy au fisc algérien. Ce dernier lui réclame quelque 600 millions d'euros en guise de rappel. La semaine dernière, une nouvelle information est venue attiser les convoitises des opérateurs du monde arabe. Le fisc ne serait pas le seul à réclamer de l'argent à Djezzy. En effet, la semaine dernière, «Le Financier» rapportait que l'ENTV avait elle aussi des difficultés à récupérer son dû auprès d'OTA, ce qui n'arrange pas les affaires de l'opérateur de téléphonie mobile. Ajouter à cela que l'opérateur, dont la maison mère est égyptienne, souffre depuis l'empoignade footbalistico-politique entre l'Algérie et l'Egypte d'une mauvaise image auprès des abonnés algériens. Ils auraient été nombreux à tronquer leurs abonnements pour les deux concurrents de Djezzy. Résultat, de grandes Holdings, arabes pour la plupart, ne donnent pas chers de l'avenir d'OTA en Algérie et se mettent d'ores et déjà en place pour reprendre le flambeau, le cas échéant. Pour autant, il est à noter, enfin et à contre courant des hypothèses émises ici et là, que du côté d'OTA, il n'est pas question de vendre Djezzy. Les responsables d'OTA profitent de chaque occasion qui leur est offerte pour le confirmer. D'ailleurs, une campagne médiatique d'envergure a été mise en branle par OTA pour reconquérir les cœurs des Algériens.